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Lutte contre l’agroindustrie : des activistes ont vidé des wagons de blé destiné à l’élevage intensif

Les militants dénoncent également « les dégâts multiples et irréparables » de l’agro-industrie sur l’environnement, l’utilisation toujours plus forte de « nitrates et de pesticides », « l’utilisation d’OGM », les transports « insensés » pour alimenter des sous-traitants « délocalisés », les « émissions de gaz à effet de serre » et « d'ammoniac » ou encore « l'effondrement du vivant.»

Samedi matin, une cinquantaine de militants du collectif Bretagne Contre les Fermes Usines ont érigé un mur sur les rails menant à l’usine Sanders afin d’immobiliser un train important des céréales dans l’usine. Les activistes ont vidé les wagons et déposé les 1 200 tonnes de blé à terre. Le préjudice financier avoisine les deux millions d’euros. Publié via une lettre ouverte, le message d’alerte des activistes est clair : « le système agro-industriel hors-sol va droit dans le mur, nous devons le mettre à terre.»

Lutte contre l’agroindustrie

A travers cette « action non violente de désobéissance civile contre l’agro-industrie », le Collectif entendait « exhorter l’entreprise SANDERS, son groupe AVRIL et à travers elles, toutes les entreprises de l’agro-business et les pouvoirs publics à changer de pratiques afin de préserver l’intérêt général. » 

L’action peut porter à confusion à l’heure où les prix des céréales grimpent en raison de l’invasion russe en Ukraine. A travers un communiqué de presse, le Conseil agricole régional de Bretagne s’est indigné de « l’indécence et de l’inconséquence de militants déconnectés des réalités, agissant contre l’intérêt général.» 

Avant d’ajouter que la « souveraineté alimentaire de notre pays et de l’Union Européenne sera dans les mois à venir un facteur de stabilité de notre continent et permettra de venir en aide aux populations en difficulté sur notre territoire et ailleurs.»

Ce à quoi répondent les activistes :

“Le blé contenu dans les wagons et déversé n’aurait pas nourri des hommes et des femmes. Pour 7 tonnes de nourriture injectée dans le système d’élevage intensif, une seule arrive dans l’alimentation humaine.”

Cette action est en lien avec le démantèlement des méga-bassines dans les Deux-Sèvres, la manifestation contre Bayer-Monsanto à Lyon ou encore la campagne AGIR 17. Le collectif Bretagne Contre les Fermes Usines est à l’origine d’une charte pour interdire les fermes usines. Charte soutenue par une cinquantaine d’organisations, personnalités et paysans de la région. 

Lire aussi : A Lyon, blocage d’usine et manifestation massive contre Bayer Monsanto

Dénoncer une agriculture productiviste destructrice 

Le Collectif Bretagne Contre les Fermes Usines dénonce le productivisme et le technologisme de l’agro-industrie qui entraîne les éleveurs et producteurs à s’endetter toujours plus. Des éleveurs et agriculteurs qui se retrouvent bien souvent pris en étau par les « contrats d’intégration.»

Selon l’article L-326 alinéa 1 du code rural et de la pêche maritime, « sont réputés contrats d’intégration tous contrats, accords ou conventions conclus entre un producteur agricole ou un groupe de producteurs et une ou plusieurs entreprises industrielles ou commerciales comportant obligation réciproque de fourniture de produits ou de services.»

Les militants dénoncent également « les dégâts multiples et irréparables » de l’agro-industrie sur l’environnement, l’utilisation toujours plus forte de « nitrates et de pesticides », « l’utilisation d’OGM », les transports « insensés » pour alimenter des sous-traitants « délocalisés », les « émissions de gaz à effet de serre » et « d’ammoniac » ou encore « l’effondrement du vivant.» 

« Le modèle agro-industriel et son porte parole la FNSEA, syndicat agricole majoritaire parlent sans cesse de souveraineté alimentaire, mais la souveraineté alimentaire commence d’abord par produire en se basant sur les ressources locales et non dépendre massivement des importations, qu’il s’agisse de céréales, protéagineux, engrais et pesticides de synthèse, hydrocarbures. » détaillent-ils

Le groupe AVRIL et sa filiale Sanders représentent un des piliers de l’agro-industrie en Bretagne. L’usine Sanders produit de l’alimentation destinée aux élevages hors-sol. Ce type d’élevage est caractérisé par une grande concentration d’animaux dans un même élevage qui oblige les éleveurs à importer des protéines, qui proviennent bien souvent d’Amérique du Sud et participent à la déforestation, pour les nourrir. 

Le Collectif Bretagne Contre les Fermes Usines pensait mettre à terre une importation de soja ce samedi en stoppant le train. Plusieurs plaintes ont été déposées.

Lire aussi : L’Amazonie risque de plus en plus vite de se transformer en savane

Crédit photo couv : Bretagne contre les fermes usines

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