La mise à mort des taureaux, c’est fini. Alors que la corrida avait été ré-autorisée à deux reprises en 2023 et en 2024, la municipalité de Vieux Boucau (40) a décidé d’interdire définitivement cette pratique dès septembre 2025.
Une première fois abolie en 1969, des taureaux avaient été de nouveau mis à mort en 2023 et 2024 sur la commune de Vieux Boucau sur la demande La Mariposa, la peña qui organise les manifestations taurines dans la commune du sud des Landes et fêtait ses 20 ans. Le 30 janvier 2025, la ville de Vieux Boucau a décidé de bannir les spectacles de tauromachie de ses arènes.
« La majorité des élus jugent que cela n’est plus digne d’un spectacle du monde de maintenant. Cette mise à mort n’est pas justifiée par une tradition, puisqu’il y a eu de longues années d’interruption depuis la création des arènes », a expliqué le maire Pierre Froustey à France3Régions.
La municipalité de Vieux Boucau permet tout de même le maintien des courses landaises, un sport d’adresse où les toreros doivent esquiver et sauter au-dessus de vaches lancées sur eux dans l’arène, sans tuer les bovines. Ce spectacle attire chaque année plus de 35 000 visiteurs dans les arènes Joseph-Laudouat, de début juin à fin septembre.
Si le Sud-Ouest a une tradition de corrida, 75 % des Français y sont opposés et favorables à son interdiction. En France, la corrida est officiellement interdite depuis la loi Grammont de 1850 interdisant les sévices aux animaux. C’est une exception créée dans le code pénal en 1951 qui autorise la corrida à certains endroits « lorsqu’une tradition locale ininterrompue peut être invoquée ».
Pourtant, la corrida avec la mise à mort des animaux a d’abord commencé en Espagne, et n’est arrivée en France qu’à partir des années 1852 – 1853, à cause de l’impératrice Eugénie, d’origine espagnole. D’autres pays hispanophones, qui avaient été colonisés par l’Espagne, ont eux choisi d’interdire cette pratique meurtrière comme la Colombie, le Chili, l’Argentine, l’Uruguay, le Paraguay, le Panama et Cuba.
En France, un projet de loi qui voulait abolir la corrida avait créé une vive polémique en 2022, jusqu’à être annulé. La responsabilité repose donc sur chaque commune, à l’image de Vieux Boucau. Un phénomène que l’on retrouve en Espagne, où la Catalogne a interdit cette pratique en 2010 tandis que les plus anciennes arènes de Majorque l’ont fait en 2021.
Retour
