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Du plastique a été trouvé dans du sang humain pour la première fois

Cette étude met en emphase l’évidence d’un état d’urgence dont l’engrenage sera difficile à défaire et qui nécessite notre attention.

Jeudi 24 mars, une étude de la revue Environmental International a été publiée par les chercheurs de l’Université d’Amsterdam aux Pays-Bas. Les scientifiques ont découvert des particules de microplastiques dans le sang de 77 % des personnes testées. Des résultats alarmants qui font écho à la présence systématique de microplastiques dans tous nos milieux terrestres.

En novembre 2018, la revue scientifique américaine spécialisée dans les affectations thoraciques, Chest, publiait une analyse qui expliquait les effets de la pollution de l’air sur notre corps.

Selon les résultats, tous les organes sont potentiellement affectés, car les particules en suspension provoquent des dégradations systémiques ; une inflammation qui afflue dans notre corps et qui permet à des particules ultrafines de circuler par l’intermédiaire du système sanguin.

La nouvelle étude, publiée sur la plateforme Sciencedirect, a été financée par le National Institute for Health Research, une agence gouvernementale britannique, et Common Seas, une ONG également britannique qui œuvre à réduire la pollution plastique.

Ici encore, la recherche démontre que les microparticules peuvent se déplacer dans le corps et se loger dans nos organes. Si l’impact exact sur la santé n’est pas connu, les scientifiques considèrent la question avec inquiétude, notamment du fait des effets connus eux des particules en suspension sur nos organes et des dommages avérés du microplastique sur nos cellules.

Sur les 22 donneurs testés, tous des adultes en bonne santé, 17 ont démontré la présence dans leur sang de particules particulièrement fines et invisibles à l’œil nu, d’au moins 0,0007 millimètres.

La moitié des échantillons contenaient du polytéréphtalate d’éthylène, ou PET, trouvé communément dans la composition des bouteilles en plastique, ou encore le revêtement intérieur de certaines canettes et conserves.

Un tiers contenaient du polystyrène, utilisé souvent en tant que matériau d’emballage, notamment pour la nourriture. Un quart contenaient du polyéthylène, utilisé principalement pour fabriquer des sacs plastiques et produits souples (sacs, films, sachets, sacs poubelles, ruban adhésif ou produits souples tels que le ketchup ou certaines crèmes hydratantes).

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L’un des enseignant-chercheurs à l’origine de la recherche, Dick Vethaak, a rappelé qu’une étude publiée en novembre 2020 avait conclut que les bébés nourris au biberons avalent des millions de particules de microplastiques par jour, du fait de la haute température du processus de stérilisation des bouteilles en polypropylène.

Dick Vethaak a commenté auprès du journal britannique The Guardian : « Nous savons également que, de manière générale, les enfants et les bébés sont plus vulnérables à l’exposition aux particules et substances chimiques. Cela m’inquiète beaucoup. »

La production mondiale de plastique n’a fait que grandir exponentiellement au cours du dernier siècle, augmentant de 2,3 millions de tonnes en 1950 à 162 millions en en 1993, puis 448 millions en 2015.

Résultat, en début d’année, l’humanité a dépassé une cinquième limite planétaire sur les neuf que nous sommes censés respecter pour maintenir des conditions de vie pérennes sur Terre.

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La Fondation Tara Océan a découvert en 2019 que sur 2700 échantillons prélevés dans 45 fleuves, mers et littoraux d’Europe, tous contenaient des particules de plastique. En Méditerranée, certaines zones des fonds marins contiennent jusqu’à deux millions de particules au mètre carré.

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Une recherche menée dans les Pyrénées d’un laboratoire écologique, Ecolab, a démontré que les microplastiques s’envolent au gré du vent, jusque dans les zones les plus reculées, sur une distance allant jusqu’à 95 kilomètres, en tous cas à l’échelle de l’étude.

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Des chercheurs écossais avaient également révélé en 2019 que certaines de ces particules transportent des agents pathogènes nocifs pour la santé humaine, des égouts jusqu’à la mer, et qui survivent sur de grandes distances.

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En 2014, une espèce encore jamais découverte par l’homme a été repérée à 6900 mètres de profondeur, les eaux les plus profondes de la terre, dans la fosse des Mariannes, dans l’océan Pacifique : l’un des quatre spécimens capturés renfermait dans son corps des particules de plastique.

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Cette étude met en emphase l’évidence d’un état d’urgence dont l’engrenage sera difficile à défaire et qui nécessite notre attention.

Dick Vethaak lance l’alerte : « La grande question désormais est : que se passe-t-il dans notre corps ? Conserve-t-il ces particules ? Sont-elles transportées jusqu’à certains organes, et peuvent-elles ainsi franchir la barrière hématoencéphalique ? Les niveaux de concentration sont-ils assez élevés pour déclencher des maladies ? Nous devons impérativement financer des recherches plus approfondies afin d’y répondre. »

Mr Mondialisation, média indépendant, est à l’origine de nombreuses campagnes pour stopper la prolifération plastique et le suremballage, dont la dernière en date s’appelle #balancetonproduit. Il décryptait ainsi comment produire du plastique polluera bientôt plus que le charbon. Pour lui, les conclusions de cette nouvelle découverte scientifique sont claires.

« Le règne du tout plastique est une aberration qui doit cesser. Mais encore faut-il s’apercevoir de son ampleur et de son emprise. Chaque sac, emballage, jouet, ustensile… sera toujours « pratique » pour une raison ou une autre, mais doit être questionné et le système qui en permet la production effrénée avec. D’autant qu’il existe des alternatives, déjà créées, ou qu’il reste à imaginer ! » conclut-il ainsi

Crédit photo couv : Martijn Baudoin

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Maïté Debove

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