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Des plastiques à usage unique interdits sont toujours commercialisés dans l’UE

Les ONG rappellent certaines des conséquences accentuées par cette violation : jusqu’à 12 millions de tonnes de plastique finissent dans l’océan chaque année. Le plastique à usage unique représente la moitié de ces déchets.

La directive européenne interdisant divers plastiques à usage unique, dont les bioplastiques, a été adoptée en mars 2019 puis rentrée en vigueur le 3 juillet 2021. Pourtant, des grandes enseignes de distribution continuent à les commercialiser en toute illégalité. L’ONG Surfrider Foundation Europe a interpellé les marques concernées et alerté l’Union Européenne. L’ONG invite également les citoyens à dénoncer les entreprises récalcitrantes avec la campagne Single Use Rebellion.

Le 13 septembre 2021, Surfrider Foundation Europe a lancé une campagne de mobilisation européenne : Single Use Rebellion. L’ONG invite les citoyens européens à repérer et photographier en magasin et en ligne tout usage de plastique semblant illicite puis à les reporter sur le site de la campagne.

Des couverts, des assiettes et des pailles en plastique continuent d’être commercialisés par l’intermédiaire de trois stratégies de contournement.

La mise en avant d’une alternative plus écologique en utilisant un plastique biodégradable ou biosourcé malgré l’interdiction des bioplastiques, l’utilisation d’une période transitoire pour écouler les stocks existants sans vérification possible des conditions de l’accord de ladite période, et des arguments marketing frauduleux tels que la mention « réutilisable » ou un soi-disant respect des législations environnementales.

Lire aussi : Les mythes du recyclage et des plastiques dits biodégradables servent d’alibi au tout-jetable

Ces produits ont été retrouvés au sein de grandes enseignes européennes comme Carrefour, Action, Gifi ou Casino.

Surfrider Europe, avec le soutien de Rethink Plastic et le mouvement international Break Free from Plastic ont alerté Frans Timmermans, Commissaire européen à l’Environnement, aux Océans et à la Pêche par l’intermédiaire d’une lettre.

Cette violation de la directive SUP (single-use plastic) est un frein considérable dans l’ambition d’annihilation de la pollution, met en péril les futures législations complémentaires de la Commission concernant le plastique et présente un irrespect pour les millions d’Européens qui agissent quotidiennement contre le fléau que représente la pollution au plastique.

Les ONG rappellent certaines des conséquences accentuées par cette violation : jusqu’à 12 millions de tonnes de plastique finissent dans l’océan chaque année. Le plastique à usage unique représente la moitié de ces déchets.

L’impact sur la faune et la flore est désastreux et difficile à établir dans sa pleine ampleur. En 2012, 93 % des fulmars boréaux, des oiseaux marins échoués ou morts sur le littoral de l’Oregon, puis autopsiés, avaient les intestins remplis de plastique.

Les courants marins transportent de l’oxygène, des nutriments, et des microparticules de plastiques dans les zones les plus riches des écosystèmes, où les espèces se dirigent pour se nourrir et se reproduire, mais où désormais toute forme de vie marine ne peut se développer.

Lire aussi : Méditerranée : deux millions de microparticules plastique par mètre carré de fond marin

Le microplastique est également un fléau pour notre santé. Les microparticules deviennent ensuite des nanoparticules qui s’immiscent dans l’eau, dans l’air, dans nos sols, et ainsi notre nourriture.

En juin 2018, une étude démontrait qu’un Anglais moyen ingère 123 particules de microplastiques par an, rien qu’en mangeant des moules. Dans les pays où la consommation de fruits de mer est plus élevée, ce chiffre peut monter jusqu’à 4620.

A l’échelle mondiale, entre 15 et 51 milliards de particules de plastique, soit 250 000 tonnes de plastiques, flottent à la surface de l’océan. Certains d’entre eux ont une demi-vie de plusieurs milliers d’années. Si aucun changement n’est fait, les scientifiques estiment qu’il y aura en 2050 plus de plastique que de poissons dans l’océan.

L’interdiction publiée en mars 2019 se limitait à certains plastiques parmi ceux à usage unique et offrait ainsi un peu plus de deux ans pour la mise en place de la mesure.

Face au manque de respect d’une législation indispensable pour protéger les océsn, Surfrider Europe précise que les entreprises et l’industrie récalcitrantes sont et seront surveillées par la fondation.

L’ONG souligne : « Le plastique, c’est du plastique, quelle que soit la façon dont vous le formulez. Faites partie de la solution plutôt que de créer de nouveaux fléaux. »

L’alliance Rethink Plastic, dont Surfrider Europe fait partie, à également rédigé un rapport publié en juillet 2021 pour expliciter quels pays ont appliqué différentes mesures pour respecter la législation et quels pays manquent toujours d’ambition.

Maïté Debove

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