La pollution plastique est bien connue sur Terre et dans l’Eau. Mais qu’en est-il de l’Air ? Une nouvelle étude nous donne le résultat auquel nous pouvions malheureusement nous attendre : le microplastique a tellement imprégné notre environnement que le vent le propage maintenant jusque dans les territoires les plus reculés, comme les Pyrénées.
Nous vivons dans du plastique. Littéralement. Parue dans Nature Communications, une nouvelle étude menée par EcoLab, Laboratoire Ecologie Fonctionnelle et Environnement de Toulouse, s’est intéressée à la présence du plastique dans l’atmosphère. Le verdict est sans appel : il y en a tellement que le vent le souffle jusque dans les régions normalement les plus protégées de la présence humaine.
Pendant cinq mois, l’équipe de chercheurs a étudié les dépôts de microplastiques atmosphériques dans un bassin vierge et reculé des Pyrénées françaises. Le village le plus proche était à 6 km, la ville la plus proche à 25 km et la métropole la plus proche à 120 km. Pourtant, chaque jour pendant cinq mois, 249 fragments (jusqu’à 300 µm), 73 films et 44 fibres (d’une longueur maximale de ~ 750 µm par mètre carré) se sont déposés par mètre carré ! soit 365 pièces de microplastique déposées par mètre carré chaque jour.
En analysant la trajectoire d’une masse d’air, ils ont conclu que les microplastiques peuvent être facilement essaimés dans les airs sur une distance allant jusqu’à 95 km. Ce nombre élevé de microplastiques dans une zone si reculée a vivement choqué et inquiété l’équipe de recherche.
« C’est comparable à ce qui a été trouvé dans le centre de Paris et la ville chinoise Dongguan, alors que ce sont des mégapoles où l’on peut s’attendre à trouver beaucoup de pollution. Nous étions ici au sommet d’une montagne isolée, sans source immédiate de pollution, il y a donc de fortes chances pour que le microplastique soit absolument partout. » a déclaré Deonie Allen, membre de l’équipe de recherche, à The Guardian.
Ce serait donc toute la planète qui est désormais infectée par le fléau de la pollution plastique. Les microplastiques les plus couramment trouvés étaient le polystyrène et le polyéthylène, tous deux majoritairement utilisés dans les emballages à usage unique et les sacs en plastique. Les échantillons ayant été collectés en hiver, il est possible que la présence de microplastiques soit encore plus importante en été, lorsque le temps sec permet aux particules de se soulever plus facilement du sol.
Si les ravages du plastique sur l’environnement sont désormais bien connus, la communauté scientifique s’alarme maintenant des conséquences néfastes qu’il peut avoir sur la santé humaine. En effet, les microplastiques absorbent facilement des produits chimiques toxiques et peuvent héberger des bactéries nocives pour l’homme. Pour Deonie Allen, il faut s’en occuper dès maintenant pour éviter un scandale sanitaire comme celui de l’amiante.
Le fait qu’on respire des microparticules plastiques présentes dans l’atmosphère pose ainsi un vrai problème de santé publique. Nous en retrouvons déjà dans nos poumons et nos excréments. De quoi nous convaincre de passer au Zéro Déchet le plus vite possible.