BREVE – Depuis 5h30 heures ce matin, 10 activistes de Greenpeace France bloquent un entrepôt de soja dans le port de Saint-Nazaire, premier port d’importation de soja en France. Leur objectif : dénoncer l’inaction du gouvernement sur le sujet de la déforestation importée.
Les activistes se sont enchaîné·es aux grilles d’accès d’un entrepôt qui stocke chaque mois des tonnes de soja importé et ont bloqué le tapis roulant sur lequel sont acheminées les cargaisons.
D’autres militant·es activistes ont ensuite déployé des banderoles sur lesquelles on peut lire “Déforestation : Soja hautement inflammable”, ou encore “ Entrepôts pleins de soja / Politiques vides de sens”.
« Nous sommes ici pour dénoncer l’inaction climaticide de la France, qui importe chaque année dans ses ports 3 millions de tonnes de soja destiné à nourrir nos animaux d’élevage, sans aucune garantie ou traçabilité suffisante, explique Cécile Leuba, chargée de campagne Forêts à Greenpeace France. Or la culture du soja est l’une des causes majeures de la déforestation et de la destruction d’écosystèmes précieux en Amérique latine. Les derniers chiffres de la déforestation sont une nouvelle fois catastrophiques : il faut de toute urgence que le gouvernement prenne des mesures contraignantes pour s’assurer que nos importations de soja ne contribuent plus à détruire des forêts à l’autre bout du monde. »
Selon l’Institut national de recherche spatiale (INPE) et l’Observatoire brésilien du climat, la déforestation en Amazonie brésilienne a de nouveau atteint un niveau record au mois d’avril 2021. Cela laisse présager le pire pour l’été 2021 qui sera cette année encore frappé par des incendies criminels détruisant à une vitesse vertigineuse les écosystèmes forestiers.
Ces incendies contribuent à accélérer le dérèglement climatique alors qu’une récente étude publiée dans Nature Climate Change met en lumière le point de bascule alarmant qu’a franchi l’Amazonie brésilienne : elle émet désormais dans l’atmosphère plus de CO2 qu’elle ne contribue à en séquestrer.
Une Stratégie nationale de lutte contre la déforestation importée (SNDI) a été adoptée en 2018 par le gouvernement français. Plus de deux ans après son adoption, le constat est amer pour la célèbre ONG : sa mise en œuvre est un échec car le gouvernement refuse de prendre des mesures juridiquement contraignantes et préfère miser, en dépit des leçons tirées ces dernières années, sur le bon-vouloir des entreprises.
Selon une expertise scientifique mandatée par le gouvernement, l’entrée en vigueur de cet accord augmenterait significativement la déforestation dans les pays du Mercosur – jusqu’à 25% par an pendant 6 ans.
Pour aller plus loin : Amazonie : La déforestation a atteint son plus haut niveau depuis 2008
Source : Communiqué Greenpeace