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Stocamine : le Conseil d’État autorise le confinement de 42 000 tonnes de déchets toxiques en Alsace

Destocamine, qui se bat depuis trois décennies pour l’extraction de ces déchets, dénonce aujourd’hui une « décision « politique » irresponsable », rappelant par ailleurs que l’eau reste un bien commun, qui plus est « vital ».

En novembre 2023, le tribunal administratif de Strasbourg suspendait l’arrêté préfectoral autorisant, pour une durée limitée, le confinement souterrain de 42 000 tonnes de déchets toxiques dans l’ancienne mine de Stocamine. Mais le 16 février dernier, l’ordonnance s’est vue annulée par le Conseil d’État, autorisant ainsi le démarrage des travaux de confinement dans le Haut-Rhin qui menacent la plus grande nappe phréatique d’Europe occidentale, au grand dam des militants de défense de l’environnement.

Stocamine : un danger pour la nappe phréatique

Dans son communiqué du 20 février, le collectif Destocamine exprime tout naturellement « sa colère et son indignation face à cette décision irresponsable ». Selon lui, la décision du 16 février prise par le Conseil d’État méprise ainsi « les intérêts des générations futures en acceptant la suppression de la réversibilité du stockage ».

D’autant qu’il s’agit là d’un énième rebondissement dans le dossier Stocamine, naviguant entre la demande d’enfouissement définitif des déchets en 2021 par la ministre Barbara Pompili, son annulation par un arrêté de la cour d’appel de Nancy la même année, un vote en catimini des parlementaires l’autorisant finalement, puis une suspension des travaux par le Conseil Constitutionnel en 2022.

Une nouvelle autorisation par arrêté préfectoral et une suspension de ce dernier par le tribunal administratif de Strasbourg plus tard, et voilà comment cette affaire pourrait bien trouver son triste dénouement.

Pour rappel, la nappe phréatique d’Alsace alimente à ce jour près de 8 millions d’européens. Cette même eau potable qui se trouve donc, aujourd’hui plus que jamais, menacée de contamination à base d’amiante, de cyanure ou encore de produits phytosanitaires reposant à 500 mètres de profondeur.

D’autres solutions techniques

En octobre dernier, le ministre de la transition écologique Christophe Béchu martelait que l’enfouissement définitif était « la seule solution permettant de s’assurer que les déchets encore stockés au fond de la mine ne pourront pas contaminer la nappe d’Alsace située plus de 500 mètres au-dessus ».

« Comment peut-on croire qu’après avoir coulé 320 000 tonnes de béton, on aura sécurisé la nappe phréatique du Rhin ?, s’alarme Destocamine. Le plan projette de constituer une réserve financière « dédiée au déploiement des techniques futures de déstockage (…) en particulier si des impacts environnementaux de remontée (d’eau) trop polluée sont craints ».

Le collectif souligne par ailleurs l’existence de solutions techniques, à l’image d’un « déstockage partiel des déchets mercuriels », déjà réalisé par une entreprise il y a quelques années.

Destocamine, qui se bat depuis trois décennies pour l’extraction de ces déchets, dénonce aujourd’hui une « décision « politique » irresponsable », rappelant par ailleurs que l’eau reste un bien commun, qui plus est « vital ».

« Non au bétonnage des galeries. Il faut sans tarder remonter à la surface les 42 tonnes de produits toxiques stockées dans les galeries de Stocamine. Rejoignez-nous […] pour défendre la préservation de l’eau de la nappe phréatique et pour défendre les droits des générations futures » clame-t-il.

Le collectif en appelle ainsi à la mobilisation de tous lors de la journée mondiale de l’eau, le 22 mars prochain.

Juliette Boffy

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