L’exécutif avait promis qu’il ne le ferait pas, il s’est retrouvé bloqué sans soutien assuré. Il a finalement dégainé le 49.3 tant décrié pour faire passer en force sa réforme des retraites. En utilisant le 49.3 pour la 11ème fois cette année, le gouvernement Macron plonge le pays dans une crise démocratique sans précédent.
Dans la matinée, le Sénat, à majorité de droite, avait adopté le texte de compromis sur la réforme des retraites, entérinant le recul à 64 ans de l’âge de départ. Le vote à l’Assemblée Nationale était extrêmement attendu.
Paris croule sous les déchets face à la grève des éboueurs, la population se mobilise dans la rue semaine après semaine, et ses soutiens habituels désertent les lieux à tel point que Bruno Le Maire fait miroiter des avantages aux circonscriptions des députés pour obtenir un vote. Face à cette partie perdue d’avance et malgré les promesses, le gouvernement a choisi d’imposer sa réforme des retraites par la force.
A l’Assemblée Nationale, cette annonce a failli être inaudible grâce aux chants des députés qui ont entonné « La Marseillaise » pour s’opposer au report de l’âge de départ à la retraite, dont 93% des français ne veulent pas. Le règlement de l’assemblée interdit d’interrompre ce chant.
Même un sondage de « Le Figaro » rapportait que 74% des français jugent le recours au 49.3 « inacceptable ». En conséquence, les réactions ont été immédiates, des centaines de manifestations sauvages ont commencé à converger vers l’Assemblée.
De partout, les appels au blocage général se propagent, tandis que les députés membres de l’opposition ont déjà annoncé qu’ils déposeraient une motion de censure contre le texte.
La CGT a annoncé la tenue d’une réunion ce jeudi soir, au siège de la centrale, à Montreuil. Toutes les organisations de l’intersyndicale seront présentes, pour rappeler leur opposition au projet du gouvernement, dénoncer le recours au 49.3 et appeler les Français à se mobiliser pour faire reculer l’exécutif.
« Évidemment qu’il y aura de nouvelles mobilisations, parce que la contestation est extrêmement forte, on a déjà énormément de réactions de la part des équipes syndicales», a déclaré le patron de la CFDT, Laurent Berger
Les députés ont fustigé le gouvernement, et se préparent à une mobilisation de longue durée.