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Procès de l’avion peint en vert : neuf activistes condamnés

En plus des amendes émises à leur encontre, les activistes se voient interdire l’accès des aéroports de Roissy et du Bourget pour les trois prochaines années sous peine de six mois d’emprisonnement ferme. 

Ils voulaient dénoncer le « greenwashing » du volet aérien du projet de loi Climat et Résilience de début 2021, ils écopent de sanctions financières. 9 militants de Greenpeace ont été condamnés à 700 euros d’amende pour avoir peint un avion en vert en 2021 à l’aéroport de Roissy.

Le procès de l’avion vert

En mars 2021, neuf activistes de Greenpeace s’étaient introduits sur le tarmac de l’aéroport de Roissy et avaient partiellement repeint un avion en vert. Le 22 février 2024, ils ont été condamnés par le tribunal correctionnel de Bobigny à 700 euros d’amende pour les militants n’ayant pas de casier judiciaire, et entre 800 et 1 200 euros pour ceux ayant déjà été condamnés pour désobéissance civile.

« Les juges ont balayé la défense des militantes, des militants et de l’association sur la liberté d’expression et l’état de nécessité, témoignant d’un refus judiciaire de s’adapter au contexte d’urgence climatique lorsque des prévenus agissent pour l’intérêt général » a réagi Jean-François Julliard, directeur général de Greenpeace France.

En plus des amendes émises à leur encontre, les activistes se voient interdire l’accès des aéroports de Roissy et du Bourget pour les trois prochaines années sous peine de six mois d’emprisonnement ferme.

Un « très mauvais signal », selon l’ONG environnemental, qui porte atteinte à la « liberté de circuler » des militants.

« Cette condamnation qui prend la forme d’une menace de prison ferme s’inscrit dans la ligne répressive des Préfectures de police et du ministère de l’Intérieur contre les militants écologistes » s’inquiète Jean-François Julliard.

Une politique de diminution des vols qui “pourrait être largement rehaussée”

La loi Climat et résilience, promulguée le 22 août 2021, prévoyait l’interdiction des vols intérieurs de moins de 2h30 si et seulement si une alternative ferroviaire existait. Cela représentait, à ce moment-là, 10% du trafic intérieur métropolitain.

Une disposition vivement critiquée par Haut Conseil pour le climat « parce qu’elles ne s’appliquent qu’à une faible proportion des pratiques émettrices, l’ambition de ces mesures pourrait être largement rehaussée en élargissant leur périmètre d’application ». 

Ces interdictions, qui attendaient le feu vert de la Commission européenne pour être officialisées, ont finalement été publiées par décret au Journal Officiel le 23 mai 2023. Seules les liaisons Paris-Orly – Nantes, Paris-Orly – Lyon et Paris-Orly – Bordeaux sont aujourd’hui concernées. Le trajet alternatif en train devant desservir, sans changement, les mêmes villes que les aéroports concernés.

Pourtant, il y a de quoi s’inquiéter ! En France, si l’on calcule les vols réalisés sur le territoire français ainsi que les vols internationaux « consommés » par des français, le secteur aérien représenterait 7,3% de l’empreinte carbone de la France selon un rapport du cabinet de conseil spécialiste en transition écologique B&L évolution.

Stay Grounded, un réseau de plus de 170 organisations encourageant les alternatives à l’aviation, a estimé à 5,9% la contribution actuelle du secteur aérien au réchauffement climatique.

Malgré une atténuation des émissions par appareil, rendant le mythe de l’avion vert vivace pour les techno solutionnistes, l’IATA (Association du transport aérien international) prévoit un doublement du nombre mondial de passagers annuels d’ici 2037, pour atteindre les 8,2 milliards.

Des actions qui se multiplient, une répression qui augmente

Face à ce constat, les actions contre le secteur se multiplient. En 2020, sept activistes du mouvement citoyen Alternatiba Paris et du collectif Non au Terminal 4 s’étaient introduits sur le tarmac de Roissy pour dénoncer le projet d’extension de l’aéroport. Ils ont été condamnés à entre 1 et 3 mois de prison avec sursis et entre 400 et 600 euros d’amende.

Le 3 octobre 2020, sept militants d’ANV-COP21 Gironde et d’Extinction Rebellion Bordeaux s’étaient introduit sur le tarmac de l’aéroport de Bordeaux-Mérignac pour déployer une banderole « Arrêtons le tragic aérien avant le crash climatique ». Ils ont écopé de 500€ d’amende avec sursis pour chacun d’entre eux.

Une répression des militants qui s’accentue, année après année, malgré des appels de plus en plus concrets de la part de ces derniers face au péril climatique. Des actions dont les réponses sont la criminalisation du mouvement. Les progrès sociaux et environnementaux arrivent toujours par la lutte. 

Rapport “Rester sur Terre, Il n’y a pas que le CO2 Le transport aérien doit réduire tous ses impacts climatique”, Octobre 2022, Stay Grounded / Rapport “Analyse et modélisation de l’impact climatique du transport aérien actuel et à venir en France”, Juillet 2020, B&L évolution

Florian Grenon

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