Face à la résistance des bretons, le fabricant de viennoiseries et pains surgelés Bridor a décidé d’annuler son projet d’usine géante à Liffré. En cause : les nombreux recours en justice intentés par les opposants qui auraient « fait perdre 10 ans au projet ». Si l’usine avait vu le jour, elle aurait détruit 21ha, plus de 1000 arbres et haies bocagères, et accaparé 200 000m3 d’eau chaque année.
Après l’annonce de la suspension du projet en novembre 2022 en raison d’une forte mobilisation de locaux y étant opposés, le Groupe Le Duff a définitivement renoncé à ouvrir une troisième usine à Liffré, à côté de Rennes.
La raison : « les travaux de construction ne pourraient vraisemblablement pas commencer avant 2026, amenant le démarrage du site au plus tôt en 2028 (…) en raison des recours engagés devant la justice ».
Parmi les griefs des opposants au projet : le pillage des ressources en eau et l’artificialisation des sols, et le non-respect des directives cadre européennes au niveau de l’air, des sols et de l’eau qui leur a permis d’attaquer le projet en justice sur plusieurs volets.
L’annonce vient donc couronner leurs efforts, mais « la lutte continue » prévient l’association « La nature en ville » impliquée dans la bataille juridique.
« Le Duff renonce à s’accaparer les terres agricoles fertiles mais les décisions administratives perdurent et donc nous devons poursuivre les démarches en justice pour les faire annuler et créer une jurisprudence qui serviront de leçon aux barons locaux mais aussi à d’autres luttes sur le sujet » expliquent-ils dans un communiqué
Le maire divers-gauche de la commune, Guillaume Bégué, a de son côté fait part de sa volonté de toujours installer des entreprises sur les terrains pour créer des emplois locaux, mais cette fois-ci « à la découpe, pour ne pas mettre tous les œufs dans le même panier ».
Pour l’association « Bretagne Vivante », « cette victoire illustre l’intérêt et l’efficacité de mobiliser tous les leviers en même temps : citoyen et politique, médiatique, et enfin juridique ! »
Ils continueront à porter les recours juridiques tant que Bridor n’aura pas demandé pas le retrait de l’autorisation environnementale.