Mi-janvier, les sénateurs avaient voté la suppression de l’Agence bio, chargée de promouvoir l’agriculture biologique. Après dix jours de polémique, le gouvernement a tranché : l’Agence bio sera bien maintenue. « Il n’est pas question de diminuer l’appui budgétaire à l’agriculture bio » a déclaré la ministre de l’Agriculture Annie Genevard face aux sénateurs.
Le 17 janvier, le Sénat a voté la suppression des crédits de l’Agence bio (2,9 millions d’euros), au motif que ses missions pouvaient être menées par d’autres acteurs comme l’établissement public FranceAgriMer, « ou les services du ministère de l’Agriculture ». Le rôle de l’Agence Bio, (2,9 millions d’euros de budget) est de promouvoir une agriculture sans pesticide et engrais de synthèse
La ministre de l’agriculture Annie Genevard avait alors rendu un « avis de sagesse », ni favorable ni défavorable, à cette mesure. Le soutien du gouvernement à la menace de la disparition de cette agence avait provoqué un tollé parmi les professionnels de la bio, des producteurs aux distributeurs.
Après dix jours de mobilisation, le gouvernement fait volte-face. La ministre de l’Agriculture vient de préciser au Sénat que « l’Agence bio est maintenue ». Annie Genevard en a tout de même profité pour épingler « la multiplication des organismes qui s’occupent du bio ».
« La question qui se pose est de savoir comment on met mieux en synergie toutes ces structures existantes pour être plus efficace pour défendre un secteur qui rencontre aujourd’hui de grandes difficultés. Pour achever de dissiper un malentendu que je qualifierai de largement entretenu, il n’est pas question de diminuer l’appui budgétaire et financier que le gouvernement, que j’ai toujours défendue » a-t-elle déclaré
Le gouvernement estime que le soutien à l’agriculture bio (crédits d’impôt, fonds avenir bio, etc.) représente «180 millions d’euros par an». De leur côté, les acteurs du secteur dénoncent une régression constante depuis 2019, avec la suppression de l’aide au maintien de l’AB et la mise en concurrence avec le label moins disant HVE, « qui n’a de haute valeur environnementale que le nom » dénonce la Confédération paysanne de l’Aude.
De nos jours, la France comprend 10,4 % de sa Surface Agricole Utile (SAU) en agriculture biologique. Un ratio encore loin de l’objectif de 18% de la surface agricole utile en bio d’ici 2027.