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Incendies cauchemardesques : plus de 7500 hectares de forêt ont brûlé

L’incendie de la forêt a été décrit par le conseiller municipal de la commune comme une catastrophe écologique. Cet écrin de verdure de 3650 hectares était préservé depuis le Moyen Âge.

Après des températures avoisinant les 38 degrés, 2 incendies se sont déclarés en Gironde : plus de 7500 hectares ont brûlé et 11 000 personnes ont été évacuées. Ces deux feux de forêts font suite à ceux de juin, dans un contexte de sécheresse et de deux canicules. Les pompiers, les scientifiques et le ministère de l’écologie rappellent les gestes à adopter pour éviter les incendies, plus fréquents du fait du réchauffement climatique.

Depuis la déclaration des deux incendies mardi après-midi près de Landiras et à La Teste-de-Buch (Gironde), plus de 7500 hectares de forêts ont brûlé. D’après les derniers bilans, il n’y a pas de blessé ni de victime.

Près de 1 000 pompiers étaient mobilisés sur les feux de La-Teste-de-Buch et de Landiras, jeudi 14 juillet. 8 avions étaient présents à la mi-journée, et de nouveaux renforts sont venus mercredi des Bouches-du-Rhône.

L’incendie de Landiras est considéré comme le plus important dans le département depuis vingt ans. Plus de 4200 hectares ont brûlé dans ce secteur seulement, sur « un terrain compliqué et par un vent tournoyant » qui ont rendu l’intervention difficile, selon le Service départemental d’incendie et de secours. Il est aujourd’hui stabilisé, même si le feu n’est pas encore maîtrisé.

Plus de 3200 hectares de pins et de broussailles ont brûlé à La Teste-de-Buch depuis mardi, et les feux sont cette fois-ci toujours actifs. L’incendie de la forêt a été décrit par le conseiller municipal de la commune comme une catastrophe écologique. Cet écrin de verdure de 3650 hectares était préservé depuis le Moyen Âge.

Vieille de 2000 ans, la forêt n’est pas constituée que de pins, mais également de nombreux feuillus : elle est très mixte et possède un sous-bois très riche. Les coupes rases sont interdites et les prélèvements se font pied par pied. La zone est classée Natura 2000.

D’autres incendies avaient débuté avant l’été. Le 11 juin, un feu de forêt s’est déclaré et a brûlé 12 hectares de forêt à Spéracèdes (Alpes-Maritimes), avant d’être maîtrisé. Le 12 juin, un autre feu de forêt a détruit 100 hectares de pinèdes à Ornaisons (Aude).

Le colonel Jérôme Bonnafoux, porte-parole des sapeurs-pompiers de l’Hérault, ayant dû envoyer des effectifs en renfort sur ces feux, s’est exprimé auprès de France Info :

« Ce que l’on peut observer de la façade méditerranéenne et bien au-delà, c’est qu’on est en avance au niveau de la sécheresse par rapport aux autres années, ce qui fait qu’on a des indicateurs qui ne sont pas bons et qui nous laissent présager un été difficile. Chez les pompiers, on a ce qu’on appelle la règle des trois 30 : lorsque l’on a un taux d’humidité dans l’air inférieur à 30%, une température supérieure à 30 degrés et un vent supérieur à 30km/h, on sait qu’on va avoir des incendies. »

Le sapeur-pompier a également exprimé son inquiétude quant à la fermeture des urgences, qui crée des problèmes de disponibilités des effectifs pour éteindre les feux, puisqu’il faut transporter les victimes sur des plus grandes distances.

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Les départs de feux sont constants, avec en juin 15 départs de feu par jour, et 459 depuis le début de l’année. Le 7 juillet, 650 hectares de forêts ont brûlé dans le Gard, et la préfète à annoncé 49 départs de feu en deux jours.

Jérôme Bonnafoux rappelle l’importance de débroussailler et d’entretenir lorsqu’on vit à proximité des forêts.

En raison des risques dûs à la sécheresse et au vent, de nombreux feux d’artifices pour la fête nationale ont été annulés, tels qu’à la commune de Bouaye, Cheix-en-Retz ou encore Missillac (Loire-Atlantique). Près de Nantes, à Basse-Goulaine, un incendie s’est déclaré dans les pelouses et a causé l’arrêt du feu d’artifice en cours. Le département a été placé en alerte jaune canicule et les températures pourraient frôler les 40° le week-end prochain.

D’après Renaud Barbero, climatologue et chercheur à l’Institut national de recherche pour l’agriculture, l’alimentation et l’environnement (Inrae) pour France Info, « le réchauffement climatique augmente clairement le risque d’incendie ».

Le réchauffement s’étend géographiquement, par exemple désormais jusqu’au pays de la Loire et le Centre, mais également dans le temps, sur une année : la période de risque ne se limite plus à l’été.

La prévention est non seulement utile mais également capitale : depuis les années 1970, la surface moyenne brûlée chaque année a été divisée par 3, du fait de la stratégie des pompiers face aux départs de feux.

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L’information aux populations est aussi très importante. L’office national des forêts rappelait en juin dans un communiqué les réflexes responsables : ne pas fumer ou jeter ses mégots en forêt, en pleine nature, ou par la fenêtre de sa voiture, éviter d’allumer des feux de camps ou des barbecues (ou les mettre en place loin de la végétation), ne pas entreposer des combustibles contre sa maison, et ne pas faire des travaux avec source d’étincelles les jours à risque.

Généralement, maîtriser la végétation autour des bâtiments est aussi nécessaire : détruire les zones de broussailles, mais également éloigner les arbres des bâtiments, et rompre la continuité des haies. Les chercheurs estiment également que les zones d’agriculture ou d’élevage permettent de créer des coupures avec le paysage, et ainsi de diminuer les risques.

Selon Renaud Barbero, on compte 4000 départs de feu chaque année en France. Le ministère de la Transition écologique rappelait également dans une campagne de prévention en juin que 9 feux sur 10 sont d’origine humaine, et transmettait les bons réflexes à prendre pour éviter un départ de feu, savoir quoi faire s’il se déclare, comment se protéger, anticiper et protéger son habitation.

Crédit photo couv : Sylvain THOMAS / AFP

Maïté Debove

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