Le 30 mars 2023, le Miami Seaquarium a annoncé s’être engagé par accord juridiquement contraignant dans une collaboration avec l’ONG Friends of Toki pour relâcher Tokitae, l’une des plus vieilles orques aujourd’hui en captivité, après 52 ans passés dans le parc d’attraction de Miami.
Dans les années 1970, une jeune orque vivant dans les eaux des îles San Juan, dans la région du Nord-Ouest Pacifique, fut chassée puis enlevée aux côtés de 49 autres orques, toutes destinées à être envoyées dans des aquariums aux Etats-Unis. Au moins une douzaine d’orques sont décédées pendant la capture.
En transfert à l’aquarium de Seattle, l’orque, alors âgée de 4 ans, fut nommée Tokitae par le vétérinaire Jesse White, employé sur place. Envoyée au Miami Seaquarium, on lui donna le nom de scène Lolita.
Elle a vécu sa captivité dans l’enclos aquatique pour orques le plus petit au monde, de 24 mètres de long sur 10 mètres de large, soit seulement quatre fois sa taille. Selon The Guardian, le bassin d’eau a infecté sa peau. L’orque était parfois également nourrie de poisson avarié, qui a mené à des problèmes intestinaux.
Selon l’accord, l’effort conjoint se focalise sur un transfert qu’ils espèrent pouvoir réaliser sous 18 à 24 mois. Un groupe de vétérinaires indépendants a été invité pour évaluer son état de santé général.
De nombreux défenseurs des droits des animaux et le peuple amérindien des Lummis ont milité pour la libération de l’orque. Les Lummis voient les orques comme des membres de leur famille étendue, et n’ont jamais cessé de se battre pour la libération de Tokitae.
Des questions se posent toujours quant à la santé de Tokitae, son déplacement jusqu’à la mer des Salish et sa survie en tant qu’orque âgée dans un environnement nouveau et sauvage.
Des membres du pod d’origine de l’orque sont toujours en vie, y compris une orque de 90 ans, qui selon les experts pourrait être la mère de cette dernière. Cependant, les spécialistes s’inquiètent qu’une rencontre permette la propagation des infections que Tokitae a subi en captivité à un groupe d’ores-et-déjà en voie d’extinction. Avant qu’une réunion puisse être possible, Tokitae sera entraînée afin qu’elle puisse apprendre à nouveau à chasser et à nager en mer.
La libération de cette orque va permettre la mise en lumière de l’extinction des orques résidentes du Sud au Canada et aux Etats-Unis. Aux côtés de Tokitae, plus de 250 orques ont été capturées dans les années 1970. Aujourd’hui, cette communauté du Nord-Ouest Pacifique n’est plus que constituée de 74 individus et tend à décroître.
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