A Saint-Sulpice (Tarn), après la suspension par le tribunal de Toulouse des travaux de l’entrepôt géant de 70 000 m2 pour éviter la destruction d’espèces protégées en février 2022, la ville a annoncé l’abandon définitif du projet. C’est une belle victoire pour le collectif Stop Terra 2, les militants et tous les citoyens qui se battent depuis 2018 contre ce projet écocidaire.
L’abandon du projet est le fruit d’une décision concertée entre les élus, les membres du syndicat mixte Les Portes du Tarn (SMIX) et l’aménageur JMG Partners.
Les acteurs ont annoncé que la décision laissait place à de nouveaux projets. Jean-Michel Jédelé, Directeur Général Associé de JMG Partners, a estimé que le projet Terra 2 avait cristallisé les oppositions pendant ces derniers mois.
Dans le viseur des habitants : la pollution sonore, l’artificialisation de 12ha de terres agricoles, et la destruction d’espèces protégées dont la présence avait permis d’obtenir la suspension des travaux en février 2022.
Jean-Michel Jédelé a précisé : « Nous ne souhaitons pas entraver le développement d’un parc d’activités novateur auquel nous croyons et qui est porteur de belles opportunités pour ce territoire (…) Nous souhaitons nous donner le temps de la réflexion et de la concertation avec pour objectif de développer une nouvelle offre immobilière en adéquation avec le positionnement économique des Portes du Tarn et ses ambitions environnementales. »
Le président du Conseil départemental du Tarn a commenté : « L’abandon de ce projet de logistique industrielle va permettre, nous l’espérons, un apaisement dans les débats et une installation des entreprises dans un climat serein sur ce parc d’activités nouvelle génération. »
Le parc d’activité auquel fait allusion le président s’étend des portes du Tarn sur 98 hectares sur les communes de Saint-Sulpice (Tarn) et Buzet-sur-Tarn (Haute-Garonne). Si le projet de parc logistique est définitivement abandonné par les promoteurs, la zone d’activité verra ainsi le jour et l’implantation de nouvelles entreprises se poursuivra.
Pour le collectif Stop Terra 2, une autre ZAC est possible sur les lieux, mais elle doit être fondée sur une nouvelle gouvernance, qui permettra aux citoyens de participer à des décisions qui les concernent (pour des productions utiles, des emplois pérennes) et être compatible avec la bifurcation écologique.
Le collectif a développé dans un communiqué de presse : « A l’heure où nous sommes confrontés aux conséquences dramatiques du changement climatique et de la destruction de la biodiversité, les ambitions environnementales des promoteurs de la ZAC doivent se traduire en actes, pour soumettre les futurs projets d’installation à des critères environnementaux tant en ce qui concerne leurs infrastructures que la nature de leur production. A ce titre, la SMIX doit renoncer à la labellisation de la ZAC comme « Territoire de logistique ».
Une première rencontre s’est tenue le jeudi 16 février 2023 entre le collectif et les élus du SMIX des Portes du Tarn pour échanger sur le devenir de la ZAC. Les citoyens sont particulièrement vigilants sur la préservation des terres agricoles et espaces naturels abritant des espèces protégées.