Paul Watson, fondateur du mouvement Sea Shepherd et ardent défenseur des baleines, a été arrêté par la police danoise dimanche 21 juillet suite à un mandat d’arrêt international émis par le Japon. Son crime : avoir sauvé plus de 5000 baleines des harpons explosifs japonais dans le sanctuaire baleinier de l’océan austral.
C’est une tempête terrible que le Capitaine Paul Watson, cofondateur de l’organisation environnementale Greenpeace, fondateur de Sea Shepherd et de la Captain Paul Watson Foundation (CPWF), doit affronter.
Il a été arrêté le matin du dimanche 21 juillet, lors d’une escale à Nuuk, au Groenland, par une douzaine de policiers et de membres des forces spéciales danoises qui sont montés à bord de son vaisseau amiral de 72 mètres (le M/Y John Paul DeJoria) dès son arrivée au port.
« Après avoir prétexté un simple contrôle de routine des passeports de l’équipage, une fois à bord, la police a sorti le mandat d’arrêt et menotté Paul Watson. Ils l’ont ensuite débarqué et emmené au Centre pénitentiaire où il a passé sa première nuit en prison. 14 policiers et un procureur sont arrivés en avion de Copenhague exprès pour Paul Watson. Le Danemark lui a tendu un piège, à la demande du Japon » dénonce Sea Shepherd France
Le Capitaine Paul Watson et son équipage de 25 bénévoles s’apprêtaient à voguer vers le passage du Nord-Ouest dans le cadre de l’ « Opération Kangei Maru », une mission ayant pour but d’intercepter le tout nouveau navire baleinier usine japonais du même nom, dans le Pacifique Nord.
Or, Paul Watson avait déjà provoqué le courroux du Japon lorsque Sea Sheperd avait contribué à sauver plus de 5000 baleines des harpons japonais sous son commandement. En représailles, le gouvernement japonais avait alors émis une « notice rouge » d’INTERPOL à son encontre. Une notice rouge est un message de signalement international diffusé par Interpol pour demander aux polices du monde entier la localisation et l’arrestation d’une personne recherchée, en vue d’obtenir son extradition. Chaque pays est libre de choisir la valeur qu’il accorde à une telle notice.
« La perfidie du système de la notice rouge d’Interpol : après avoir été mise en ligne pendant des années, elle avait récemment disparu du site internet d’Interpol, laissant croire à Paul Watson et à ses avocats qu’il était désormais libre de ses mouvements. Un piège pour qu’il baisse sa garde. Il a depuis voyagé sans encombres, en France, en Suisse, aux Pays-bas, en Irlande… tous ces pays ont décidé d’ignorer cette notice rouge honteuse utilisée comme outil politique par le Japon visant à traquer et à punir Paul Watson pour s’être opposé à la chasse baleinière illégale en Antarctique. Tous les pays, sauf le Danemark… » dénonce Lamya Essemlali, Présidente et fondatrice de Sea Shepherd France
Le pire, c’est que la chasse à la baleine du japon était illégale. Sous prétexte de faire de la recherche scientifique, le pays s’était attribué un quota de 1035 baleines à tuer. Leur viande était ensuite vendue dans les restaurants japonais, en totale violation du moratoire international sur le commerce de viande de baleines. La Cour Internationale de Justice avait déclaré ce programme de recherche illégal en 2014. Après avoir continué ses méfaits durant deux ans malgré cette condamnation, le Japon avait finalement suspendu la chasse baleinière en haute mer en Antarctique en 2016. Depuis, les Japonais chassaient uniquement les cétacés dans leurs eaux territoriales.
« Sea Shepherd France et la CPWF pensent que la réactivation de la notice rouge à l’encontre du Capitaine Paul Watson est une manoeuvre politique et qu’elle coïncide avec le projet du Japon de reprendre la chasse baleinière en haute mer dans l’Océan Austral et dans le Pacifique nord dès 2025 et avec le lancement de son nouveau navire baleinier usine » dénonce l’ONG Française
« Un monde capable de traquer le capitaine Paul Watson comme un criminel est un monde qui se prépare à vivre sans baleines. Et un monde sans baleines, c’est un monde sans nous » rappelle Lamya Essemlali, Présidente et fondatrice de Sea Shepherd France, et co-auteure de notre livre-journal Océans
A l’heure actuelle, Paul Watson a été placé en détention jusqu’au 15 août par les autorités danoises dans l’attente de son éventuelle extradition vers le Japon. Il risque la prison à vie. Alors que le Capitaine réside en France depuis un an, une pétition lancée par Hugo Clément demande au président de la République, Emmanuel Macron, de contacter la Première Ministre danoise, Mette Frederiksen, pour exiger la libération immédiate de Paul Watson.