Le ministère de la transition écologique a publié, le vendredi 4 août, la nouvelle liste ESOD (espèces susceptibles d’occasionner des dégâts), effective pour les trois prochaines années. Ces animaux deviennent des “nuisibles” qui pourront être piégés et abattus en dehors des périodes de chasse.
Dans un contexte alarmant d’effondrement de la biodiversité dû aux activités humaines, le gouvernement choisit de privilégier “les intérêts économiques ou de loisirs des humains” a déclaré la LPO (Ligue de Protection des oiseaux).
“Si l’on croyait encore que le gouvernement avait à cœur de défendre la faune sauvage et la biodiversité, il est temps d’ouvrir les yeux. Il est en réalité celui de l’organisation de son déclin à plus ou moins courte échéance” a expliqué l’association One Voice.
Le texte permettra, par arrêté préfectoral, de piéger et d’abattre les animaux qui y sont inscrits et ce, hors de la période de chasse.
La liste des espèces déclarées nuisibles se base principalement sur les déclarations de dégâts des lobbys agricoles et de la chasse.
Si les espèces invasives ne cessent de fragiliser l’équilibre des écosystèmes, ce ne sont pas elles qui sont visées par cette nouvelle liste ESOD mais bien les espèces structurantes de la biodiversité française : renards, martres, pies, fouines, corbeaux, belettes, corneilles, étourneaux.
Une liste purement idéologique et indépendante de toute évaluation du monde scientifique qui “n’a de cesse de démontrer l’absurdité de déstabiliser l’équilibre des écosystèmes naturels par la destruction illimitée et injustifiée de certaines espèces jugées gênantes pour certaines activités humaines” selon l’’ASPAS, l’Association pour la Protection des Animaux Sauvages.
Le gouvernement outrepasse une consultation publique qui a récolté 49 266 avis, dont plus de 70% se sont opposés au projet proposé de classement des espèces nuisibles.
One Voice et l’ASPAS ont déclaré s’en remettre au Conseil d’Etat pour retoquer le texte.