Selon une étude du Grantham Research Institute on Climate Change and the Environment, les femmes émettent 26 % de carbone en moins que les hommes. En cause, les « normes de genre ».
La différence de pollution entre hommes et femmes
« Il est essentiel de comprendre la répartition de l’empreinte carbone entre les différents groupes de population pour concevoir des politiques climatiques équitables et acceptables ».
L’étude prend comme point de départ un constat simple : « le genre est resté un facteur peu exploré dans les empreintes carbone malgré son influence bien documentée sur les choix de consommation et de déplacement. »
Les principaux écarts entre les femmes et les hommes en matière d’empreinte carbone sont liés à l’alimentation et au transport, qui représentent 50% des émissions des Français. Selon l’étude, les hommes émettent, en moyenne, 5,3 tonnes de CO2 par an, tandis que la consommation moyenne d’aliments et de transports des femmes produit 3,9 tonnes.
Plus de viande rouge
Si une partie de cette marge est due à la « structure familiale » et à certaines « différences biologiques » entre les deux sexes, une autre cause réside dans « l’identité masculine » construite socialement et la surconsommation de viande, et notamment de viande rouge.
L’élevage émettant 15% des émissions de gaz à effet de serre mondial, les émissions des hommes en lien avec l’alimentation sont démultipliées, atteignant 2,2 tonnes de CO2 par an contre 1,6 tonne pour les femmes.
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Plus de déplacements professionnels
Un écart qui s’agrandit encore si l’on se tourne vers les transports. 20% des hommes et 23% des femmes n’ont aucune émission provenant du transport, principalement parce qu’ils utilisent des modes de transport non polluants. En ce qui concerne les déplacements longues distances, comprenez l’avion, 60% des individus enregistrent des émissions nulles parce qu’ils n’ont effectué aucun vol.
La principale disparité réside dans les différences de déplacement lié au travail, le trajet domicile-travail, mais également les déplacements d’affaires en lien avec des métiers au sein desquels les femmes sont moins représentées.
Des différences de mode de vie
Globalement, les « femmes sont plus susceptibles de vivre dans les grandes villes et dans des ménages plus pauvres, et sont plus souvent au chômage ou en-dehors de la population active, des caractéristiques toutes associées à des empreintes carbone plus faibles ».
Au-delà des stéréotypes genrés, dans les structures familiales traditionnelles, les femmes sont souvent les premières à sacrifier leur carrière professionnelle et chercher un travail « moins loin ». La voiture individuelle est plus souvent utilisée par l’homme.
Parfois, l’écart des émissions alimentaires entre les sexes a tendance à se réduire dans les couples, les femmes adaptant leurs habitudes à celles des hommes : plus de viande rouge.
Selon l’étude, le discours remettant en cause les normes traditionnelles du genre, notamment « la masculinité dominante », pourrait réduire indirectement les émissions carbones des ménages.
Les chercheuses précisent également que des recherches supplémentaires sont nécessaires pour comprendre si une potentielle « plus grande sensibilité des femmes » au changement climatique les pousserait à adopter des comportements moins carbonés.
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