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Victoire : la prison des baleines a été démantelée et les cétacés, libérés

Après un an de combat, les derniers belugas ont été relâchés le 10 novembre 2019.

Mise à jour – C’est une belle victoire pour les protecteurs du vivant. Grâce à une mobilisation internationale, les orques et bélugas qui étaient emprisonnés dans la prison à baleines de la baie de Srednyaya, en Russie, avaient été relâchés en novembre 2019. Deux ans plus tard, les associations de protection de l’environnement ont encore eu gain de cause : les enclos ont été définitivement démantelés .

Le bureau du procureur de l’environnement du bassin de l’Amour a signalé que les enceintes flottantes de la baie de Srednyaya à Primorye ont été démantelées et transportées « dans un état qui exclut la possibilité de leur utilisation ultérieure aux fins prévues ».

Il a été indiqué que le nouveau propriétaire envisage de recycler les structures et les utiliser pour réparer des navires.

« Maintenant, les pontons et les volières déplacés vers la baie voisine ressemblent exactement à ce qu’ils étaient il y a trois ans, lorsque les orques et les bélugas y vivaient. Nous espérons qu’ils seront bel et bien éliminés et non « surexposés » en attendant la délivrance des permis de pêche. Le démantèlement de la « prison » est sans aucun doute un pas important dans la bonne direction, mais ce processus doit être complété par l’adoption d’une loi interdisant la pêche des mammifères marins à des fins éducatives et culturelles et éducatives », a commenté l’expert russe de Greenpeace Hovhannes Targulyan.

Dans la « prison des baleines » de 2018 à 2019, 11 épaulards et 90 bélugas étaient détenus dans des enclos exigus, et ce pendant un an, alors qu’ils ont été capturés à l’état sauvage pour les vendre à des delphinariums chinois.

Les animaux ont été relâchés après que les associations environnementales aient attiré l’attention du public et lancé une campagne de sauvetage avec la Killer Whale and Beluga Freedom Coalition.

Tous les cétacés qui étaient en captivité dans ces structures, dont 77 bélugas, sont retournés dans la nature après un long travail de réhabilitation par les plus grands experts mondiaux tels que Charles Vinick du Whale Sanctuary Project et Jean-Michel Cousteau de Ocean Futures Society.

Au printemps 2021, un projet de loi a été déposé à la Douma d’État interdisant visant à interdire définitivement la capture de cétacés sauvages (dauphins, orques et bélugas). Les associations espèrent maintenant qu’il va aboutir.

La baie de Srednyaya, où se trouvait la « prison des baleines » – Crédit : Greenpeace Russie

Article initialement publié le 13 novembre 2019

Les cétacés libérés grâce aux protecteurs du vivant

C’est une grande émotion pour les associations de protection de l’environnement qui s’étaient battues pour libérer les cétacés. Après un an de combat, les derniers belugas ont été relâchés le 10 novembre 2019. Une équipe du Vladivostok News avait révélé au grand public l’existence de la prison des baleines, dans la baie de Srednyaja, dans le Krai de Primorsky, en Russie, où 11 orques, 90 bélugas mais aussi des morses et des phoques étaient prisonniers dans des conditions abominables en attendant d’être vendus aux delphinariums chinois. 

Les cétacés avaient été capturés entre le 16 juillet et le 21 octobre 2018. Réunis au sein de la coalition Free Russian Whales, les associations de protection du vivant avaient alors lancé une grande mobilisation internationale pour mettre fin à leur captivité, dont une pétition signée par plus d’1,5 million de personnes.

Sous la pression internationale, Vladimir Poutine lui-même a fini par ordonner aux entreprises fautives de relâcher les cétacés qui étaient emprisonnés dans des conditions mettant leur vie en danger.

Après un rude hiver où au moins une orque, Cyril, est décédée, les quatre entreprises responsables (Afalina LLC , Oceanarium DV LLC, White Whale LLC, Sochi Dolphinarium LLC) de la captivité des cétacés ont été contraintes de les relâcher.

Tout au long de l’opération qui s’est étalée sur plusieurs mois, les protecteurs de l’environnement ont maintenu une surveillance aigue sur les conditions de libération afin que les cétacés subissent le moins de stress possible. Là encore, les associations environnementales ont dû se battre en voyant les conditions sordides dans lesquelles les cétacés étaient transportés.

La vigilance continue

Tout l’opération a été surveillée le plus étroitement possible par la coalition « Free Russian Whales ». Forcés de quitter la baie avant la mise à l’eau du dernier mammifère marin, ils demandent donc maintenant à VINRO,l’Institut pan-russe de recherches sur les pêches et l’océanographie, de publier les photos et vidéos prouvant la libération des deux bélugas à laquelle ils n’ont pas pu assister.

« La difficulté avec laquelle nous avons obtenu la libération des cétacés prouve une chose : une telle situation ne doit pas se reproduire. Grâce au soutien de deux millions de personnes bienveillantes, nous avons réussi à empêcher la vente de ces animaux. À la suite de l’intervention du président, la libération a été réalisée. Les tribunaux ont déclaré que les agissements des trappeurs sont dorénavant illégaux. Mais jusqu’au dernier jour, les trappeurs n’ont pas voulu donner d’animaux. C’est pourquoi Greenpeace plaide pour une interdiction de capturer les cétacés à des fins éducatives et culturelles. Ce n’est qu’ainsi que se produira la véritable fin de la prison des baleines »., a expliqué Greenpeace Russia

La victoire obtenue malgré les énormes enjeux financiers (une orque vaut plusieurs millions de dollars) montre à quel point une part de plus en plus grande de la population refuse maintenant de mettre un prix sur le vivant, et de laisser détruire notre environnement pour le profit de quelques individus

« Ils ont relâché tous les orques et les bélugas sans phase de réhabilitation, ce qui était une grande inquiétude. En effet, les delphinariums prétendent qu’il est impossible de réhabiliter à la vie sauvage des cétacés trop habitués à l’humain pour les libérer. Ce qui est absolument génial, c’est que les orques relâchées ont quand même réussi à retrouver leur famille et chasser de nouveau seules pour se nourrir ! Ce qui prouve bien que les delphinariums nous mentent et qu’une réhabilitation est possible ! » se réjouit Morgane Trussardi, du mouvement WeAreTheOrca

Certains phoques et les morses ont malheureusement été vendus, tandis que d’autres souffrent toujours, emprisonnés dans la Baie de Srednyaya. Le combat des protecteurs du vivant continue donc. Les quatre sociétés à l’origine des captures ont été condamnées à verser des amendes pour exportation illégales, mais sont encore en service. Des voix s’élèvent pour condamner leurs dirigeants et faire fermer leurs entreprises.

Surtout, il s’agit maintenant pour les associations environnementales d’obtenir le démantèlement des enclos et des bâtiments de la baie de Srednyaya. Le gouvernement russe affirme aujourd’hui qu’il n’y aura plus d’autres captures. Les protecteurs du vivant veulent voir cette promesse inscrite dans la loi.

Laurie Debove

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