De juin à décembre 2022, en Angleterre, une soixantaine d’entreprises ont participé à un test de la semaine de 4 jours. Organisé par la campagne « 4 Day Week Global », les employés ont travaillé 20 % d’heures en moins, mais ont conservé les mêmes objectifs de travail et 100 % de leur paie. Résultats : 100 % des patrons ont estimé que la mesure a eu un impact « positif » ou « très positif » sur leur entreprise.
La semaine de 4 jours définitivement en place pour 51 % des entreprises anglaises
Un nouveau compte-rendu a été publié deux ans après le début de l’opération. Sur les 61 entreprises à taille variable et dans de divers secteurs qui ont participé à l’opération, 54 (89 %) ont confirmé que la manœuvre est toujours en place un an plus tard, et au moins 31 (51 %) entreprises ont décidé de la mettre en place de façon permanente.
Interrogées sur les effets positifs de la semaine de 4 jours, 82 % des entreprises ont estimé qu’elle a eu un impact positif sur le bien-être des employés, 50 % que la rotation des effectifs a été diminuée et 32 % que la stratégie a amélioré l’embauche.
46 % des entreprises ont observé des changements positifs sur le travail et la productivité, ce qui a conduit à de meilleures performances sur le long-terme.
La réduction de 17 % de burn-out constatée en 2022 a été maintenue en 2023. 87 % des employés et 91 % des directeurs et gestionnaires se sont déclarés plus satisfaits de leur travail sur ces deux années. Les participants ont souligné avoir gagné en compétences d’organisation, d’optimisation de travail, un état d’esprit plus positif et une meilleure concentration.
Globalement, les travailleurs ont constaté une meilleure santé mentale, moins de problèmes de sommeil et une qualité de vie améliorée.
Un participant sous anonymat écrit : « Ce qui a changé, c’est la façon dont les gens envisagent le travail. Il n’y a plus l’appréhension de retourner au bureau et le temps supplémentaire que les gens gagnent est rempli de joie, de moments en famille ou avec des amis. »
Juliet Schor, de l’équipe de recherche du Boston College (Massachusetts, Etats-Unis) a commenté : « Ce qui est important c’est qu’après la période de six mois, ces bons résultats ne sont pas dus à la nouveauté de la démarche ou à des impacts à court terme. Ils sont réels et durables. »
La semaine de 4 jours, plus de bien-être pour une meilleure qualité de travail
Pierre Larrouturou, député européen du groupe Socialistes et Démocrates, estime que la semaine de 4 jours est la solution contre le chômage de près de 4 millions de français et pour une meilleure qualité de vie.
Pour lui, la relance d’une activité en France ne doit pas viser la croissance mais être focalisée sur le besoin des gens.
Laurent de la Clergerie, président fondateur de LDLC, a dressé le bilan de deux années d’expérience de la semaine de 4 jours. L’enseigne a connu une croissance de 36 %, à effectif constant et sans baisser les salaires.
Pierre Larrouturou a souligné les résultats impressionnants issus de cette grande expérimentation au Royaume-Uni et demande un test similaire en France. Il propose de promulguer la mesure par l’intermédiaire du hashtag #Semainede4jours et en signant l’appel sur semainede4jours.
Il souligne que la formule marche parce que le temps de travail est réduit, contrairement à la proposition du premier ministre Gabriel Attal le 30 janvier, qui souhaite mettre en place la semaine en 4 jours, où le salarié ferait le même nombre d’heures, mais en 4 jours.
Outre le Royaume-Uni, d’autres pays se tournent vers la semaine de 4 jours. Le Japon l’envisage pour rendre les postes plus attractifs à de jeunes diplômés, dans une population vieillissante. Depuis novembre 2022, la Belgique propose l’option d’un droit de travail sur une semaine de 4 jours pour une période de six mois, et de pouvoir s’y tenir si besoin.
Sources : « Making It Stick: The UK Four-Day Week Pilot One Year On », 21/02/2024, Autonomy Work / « Au Japon, le gouvernement veut introduire la semaine de quatre jours pour recruter plus de fonctionnaires », 18/04/2023, France Info