Selon cette synthèse de 18 études franco-allemande, à échelle mondiale, la distance géographique entre lieu de vie et espace naturel s’élève à 9,7 km en moyenne. Les chercheurs ont ainsi relevé différents indices qui montrent que notre proximité physique et culturelle avec la nature est en déclin depuis plus de vingt ans.
Depuis l’arrivée du COVID-19, nombreux sont ceux et celles qui parlent de vivre dans une maison avec un jardin, près d’un espace vert ou à la campagne. Cependant, cette méta-analyse met en avant une tendance inverse : la distance spatiale entre nos habitats et les espaces naturels n’a cessé de croître pendant ces deux dernières décennies et aurait augmenté de 7 % depuis les années 2000.
D’après les résultats, aujourd’hui, la distance moyenne entre lieu d’habitat et coin de nature s’élève à 16 km en France, à 22 km en Allemagne, et à 9,7 km mondialement.
D’après les auteurs, le phénomène pourrait partiellement s’expliquer par la destruction des milieux naturels, l’augmentation des populations en zone urbaine (particulièrement en Afrique et en Amérique du Sud), et la diminution des surfaces forestières au sein des villes. Cette dernière a également baissé depuis les années 2000, en particulier en Afrique du Sud-Est et en Asie centrale.
La synthèse met en avant un autre éloignement des humains avec la nature : depuis une vingtaine d’années, la visite des parcs naturels au Japon, aux Etats-Unis et en Espagne est en déclin.
Les chercheurs citent également une étude de 2017, qui rapportait que les références et représentations de la nature dans la culture populaire (incluant les livres de fiction, les paroles de chansons, et scénarios de films) étaient fortement en déclin depuis 1950.
Ils notent cependant un intérêt accru pour la nature par le biais de la technologie :
« Le visionnage de documentaires animaliers, le partage de photos d’espaces naturels sur les réseaux sociaux ou l’interaction avec des animaux sauvages dans des jeux vidéo semblent plus fréquents qu’il y a quelques années. »
L’étude note que plus une personne a été en contact avec la nature dans son enfance et plus elle sera attachée à la nature, ainsi que prompte à adopter des comportements pro-environnementaux.
Au Japon, les observations relatives aux plantes et aux espèces animales sont en déclin, particulièrement chez les enfants, ainsi que la fréquence et diversité d’expériences des enfants avec les plantes et fleurs locales.
Des chercheurs du CNRS qui ont participé à l’étude soulignent :
« Pour affronter les enjeux écologiques du XXIᵉ siècle et les transformations sociales nécessaires, il est important de conserver une bonne connexion à la nature. »
Ces résultats sont particulièrement importants, dans la mesure où notre compréhension des interactions entre les humains et la nature nous permet de mieux adopter des comportements pro-environnementaux.
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