C’est le choc dans la vallée d’Aspe. De fortes intempéries survenues durant le weekend ont eu des conséquences graves : routes effondrées, hameaux inaccessibles, maisons détruites par les cailloux et la boue, habitants sans eau ni électricité. Sur place, les secours continuent.
Une partie des Pyrénées-Atlantiques a été ravagée par les intempéries survenues ce week-end. Des pans entiers de montagne se sont effondrés sous la puissance de pluies diluviennes et de crues : amas de boue ou de pierres sur les voies, communes ensevelies, principaux axes routiers éventrés sur une cinquantaine de mètres.
En Espagne, l’effondrement d’une route a provoqué la fermeture du Túnel de Bielsa-Aragnouet « pour une durée indéterminée ». Côté français, le tunnel routier de Somport, qui relie l’Espagne et la France à l’ouest de la chaîne pyrénéenne, est également fermé, ce qui veut dire qu’il n’y a plus d’accès à l’Espagne.
Selon la préfecture, « un cumul de précipitations de 171 mm dans la nuit de vendredi à samedi 24 h dont 80 % entre 3h et 9h. Il a entraîné une hausse significative du niveau des eaux du gave de Pau et de la Neste d’Aure avec des dégâts matériels importants. »
Enclavés dans des vallées, certains hameaux sont même désormais totalement inaccessibles. A Borce, il n’y a plus d’eau potable, ni d’électricité et aucun moyen de se ravitailler. A Etsaut, la place du village a été complètement détruite. Le sanctuaire de Lourdes a été partiellement inondé.
« On redescend d’urgence mardi, la piste a été détruite et ils annoncent de la neige jeudi. C’est la fin de l’estive », explique l’apprenti berger Clément pour La Relève et La Peste
Fort heureusement, aucune victime n’est à déplorer pour l’heure. Ce lundi matin, il y a toujours « 160 personnes sans électricité », selon la préfecture, contre 300 au plus fort de l’évènement. Les secouristes ont évacué la plupart des habitants isolés en hélicoptère. A Borce, 11 personnes ont choisi de rester auprès de leur bétail. Des vivres leur ont été apportées.
« Nous ne sommes absolument pas prêts. Les territoires de montagne, les habitants et habitantes, ne sont pas préparés à l’augmentation de la fréquence et de l’ampleur des inondations et des écroulements en montagne.
Si la pratique de l’alpinisme et de la randonnée devient plus périlleuse, si le tourisme peut en pâtir, il s’agit bien de l’habitabilité des territoires qui est en péril. Les villages de montagnes sont les plus loin en temps et en kilomètres des premiers ravitaillements alimentaires et des premiers secours » explique Valérie Paumier, montagnarde et fondatrice du média Résilience Montagne, sur les réseaux.
Selon la direction des routes, les travaux de remise en état pourraient durer six mois, au moins.
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