Mardi 21 mai, suite à un référendum populaire, la Ville de Paris a validé une majoration du stationnement des véhicules thermiques et hybrides de plus de 1,6 tonne, et électriques de plus de 2 tonnes. En cause : leur impact sur l’environnement et la sécurité des cyclistes et piétons.
Face à la prolifération de véhicules lourds et massifs dans les rues de la capitale, la municipalité a décidé de frapper. Suite à un référendum sur l’augmentation du prix de stationnement des SUV, où 55% des répondants avaient dit oui, la mesure sera en vigueur à partir du 1er octobre.
Les propriétaires d’une voiture thermique ou hybride de 1,6 tonne, ou électrique de 2 tonnes souhaitant se garer six heures de suite dans les arrondissements centraux de Paris (du Ier au XIe) devront payer 225 euros, contre 75 euros actuellement. Ce tarif sera moins élevé dans les autres arrondissements mais restera cher : la première heure, les voitures concernées devront payer entre 12 et 18 euros.
« Ce vote est une étape mais pas la fin du grand débat que nous devons mener sur les véhicules qui sont trop lourds, trop encombrants, et donc néfastes pour la sécurité comme pour l’environnement. Les collectivités, comme Paris ou Lyon, s’en emparent avec le seul levier qu’ils ont, le prix du stationnement », explique à Libération David Belliard, adjoint à la maire de Paris en charge de la transformation de l’espace public
Seront exemptés par cette mesure les résidents parisiens, les professionnels garés dans leur zone de stationnement autorisée, les chauffeurs de taxi, les artisans, professionnels de santé et personnes à mobilité réduite.
In fine, la mairie de Paris veut poser la question de la place de l’automobile dans la vie quotidienne, source de conflits et de problèmes de sécurité importants. Selon l’institut belge VIAS, une augmentation de 10 cm de la hauteur de l’avant des véhicules entraîne un risque de décès accru de 30 % pour les piétons et les cyclistes victimes d’une collision.
Quant à l’impact environnemental des voitures électriques ou hybrides, il reste négatif si ces véhicules sont démesurés. En janvier, la Cour des comptes européenne rappelait : « L’amélioration continue des technologies de motorisation et l’introduction de groupes motopropulseurs hybrides ont rendu les moteurs plus efficients, mais l’augmentation de la masse des véhicules associée à des moteurs plus puissants neutralise l’effet des progrès technologiques. »
Reste à voir si cette mesure inspirera d’autres villes française, ou le gouvernement, à l’adopter également.