Vous cherchez un média alternatif ? Un média engagé sur l'écologie et l'environnement ? La Relève et la Peste est un média indépendant, sans actionnaire et sans pub.

Les papillons attrapent du pollen sans toucher les fleurs grâce à l’électricité statique

Chez les 11 espèces testées, chaque individu porte une charge électrostatique nette qui varie en fréquence, en amplitude et en densité selon l’espèce, son mode de vie (diurne ou nocturne) mais surtout selon son environnement.

Les papillons et les mites semblent être de bien meilleurs pollinisateurs que ce nous pensions, révèle une étude scientifique. Comme les oiseaux et les abeilles, ils collectent de l’électricité statique en vol ce qui leur permet d’attirer le pollen à eux sans même toucher les fleurs. Cette étude remet en lumière leur rôle essentiel au sein des écosystèmes.

Il était déjà connu que les animaux, notamment les insectes et les oiseaux, accumulent des charges électrostatiques dans la nature. Ces charges exercent des forces sur d’autres charges dans l’environnement et ont donc le potentiel d’attirer ou de repousser d’autres objets, par exemple le pollen des fleurs.

Dans une étude publiée le 24 juillet dans le « Journal of the Royal Society », une équipe de l’université de Bristol démontre comment ce phénomène s’exerce aussi chez les lépidoptères (les papillons et les mites), tout comme chez les abeilles et les colibris.

Pour y parvenir, ils ont testé 269 papillons et mites de 11 espèces sur cinq continents pour voir s’ils accumulent également de l’électricité statique et attirent le pollen. Leurs simulations démontrent que la charge électrique moyenne d’un papillon, environ 50 picocoulombs, est suffisamment puissante pour déplacer 100 grains de pollen d’au moins six millimètres.

« L’ampleur de ces charges électrostatiques nettes est comparable à celle mesurée sur d’autres animaux, et même généralement supérieure à celle mesurée sur d’autres insectes. Cela montre que, bien que la fréquence de battement d’ailes des papillons soit en moyenne deux fois moins grande que celle des autres insectes, les papillons et les mites sont toujours capables d’accumuler une charge électrostatique considérable » expliquent les chercheurs

Et les résultats trouvés par les chercheurs pourraient bien être en-deçà de la réalité. Des expériences similaires réalisées sur des abeilles en laboratoire montraient que les mesures obtenues étaient plus faibles que sur le terrain.

Étant donné que les fleurs génèrent aussi leur propre électricité statique, cela suggère que les lépidoptères sont capables de polliniser les fleurs sans avoir à se poser sur elles.

Chez les 11 espèces testées, chaque individu porte une charge électrostatique nette qui varie en fréquence, en amplitude et en densité selon l’espèce, son mode de vie (diurne ou nocturne) mais surtout selon son environnement.

De plus, « nous avons découvert que différentes espèces transportent différentes quantités d’électricité statique en fonction de leurs niches écologiques, ce qui suggère que l’évolution peut influencer ce trait » a expliqué l’auteur principal, le Dr Sam England de la School of Biological Sciences de Bristol.

Pour les chercheurs, la différence de puissance électrostatique d’un papillon à l’autre pourrait être entre autre causée par des adaptations évolutives en relation avec la pollinisation, la prédation ou le parasitisme.

Par exemple, les biologistes ont constaté que les lépidoptères des régions tempérées ont tendance à avoir une charge positive plus élevée ce qui leur permet de mieux détecter les champs électriques des fleurs. A l’inverse, les lépidoptères des tropiques sont plus susceptibles d’avoir une charge négative, ce qui pourrait les aider à se cacher des prédateurs (plus nombreux sous les tropiques que dans d’autres climats).

« Les papillons et les mites n’ont pas besoin de toucher les fleurs pour les polliniser, ce qui en fait d’excellents pollinisateurs et essentiels à nos écosystèmes. Je souhaite étudier davantage d’espèces animales pour voir la quantité d’électricité statique qu’elles accumulent et comment cela est lié à leur écologie et à leur mode de vie. Cela nous aidera à comprendre le lien entre l’évolution et l’électricité statique », a conclu le Dr England.

Laurie Debove

Faire un don
"Le plus souvent, les gens renoncent à leur pouvoir car ils pensent qu'il n'en ont pas"

Votre soutien compte plus que tout

Découvrez Océans, un livre puissant qui va vous émerveiller

Plongez en immersion avec les plus grands scientifiques pour tout comprendre sur l’état de nos océans. Des études encore jamais publiées vous feront prendre conscience de l’incroyable beauté de nos océans. Tout cela pour vous émerveiller et vous donner une dose d’inspiration positive.

Après une année de travail, nous avons réalisé l’un des plus beaux ouvrage tant sur le fond que sur la forme. 

Articles sur le même thème

Revenir au thème

Pour vous informer librement, faites partie de nos 80 000 abonnés.
Deux emails par semaine.

Conçu pour vous éveiller et vous donner les clés pour agir au quotidien.

Les informations recueillies sont confidentielles et conservées en toute sécurité. Désabonnez-vous rapidement.

^