Hier, entre 300 et 400 jeunes se sont réunis sur les Quais de Seine pour faire la fête mais surtout convaincre leurs pairs d’aller voter aux élections législatives ces dimanches 12 et 19 juin. L’objectif : élire 289 députés, symbole de la majorité à l’Assemblée Nationale, qui défendent un projet écologique et social avec des lois à la hauteur des enjeux du XXIème siècle.
Cette mobilisation se revendiquant apartisane et non-violente a été organisée par Alternatiba Paris et 〜 le mouvement pour mobiliser massivement les jeunes sur l’importance des élections législatives. Pensée sur un format festif et inédit, l’objectif était double : montrer que les mobilisations pour la justice sociale et climatique peuvent être joyeuses, et que les élus doivent penser à la jeunesse dans leurs décisions.
« En tant qu’associations, on sait très bien que pour avoir des leviers d’actions au niveau de l’Assemblée Nationale, il est hyper important d’avoir des députés travaillant pour les mêmes objectifs que nous. On a donc voulu reprendre l’espace public et envoyer un message fort aux politiques pour leur rappeler de défendre les intérêts des jeunes, et de cesser le jeu électoraliste à défendre les intérêts des seules classes sociales votantes. » explique Teïssir Ghrab, chargée de campagne ~ le mouvement, pour La Relève et La Peste
Alors que l’abstention a déjà été hors-norme pour ces élections présidentielles, elle risque d’être encore plus forte pour les législatives. Une enquête Ipsos-Sopra Steria, commandée par Le Monde, prévoit même qu’elle batte le record de 48,7% d’abstention qui avait eu lieu au premier tour législatives de 2017.
« Je suis absolument choquée que rien ne soit fait au niveau de l’État pour lutter contre l’abstention des jeunes. C’est toujours laissé à la charge des associations et pour cause, on voit bien à quel point les intérêts de la classe politique en place diffèrent de ceux de la jeunesse. On voit très bien qu’on n’a pas grandi dans le même système méritocratique que nos parents. Nous, on vit le point de non-retour du changement climatique et on demande une rupture du système productiviste capitaliste qui nous a mis dans cette situation. » dénonce Teïssir Ghrab, âgée de 25 ans et chargée de campagne ~ le mouvement, pour La Relève et La Peste
Malgré la pluie battante avant le début du cortège, cette fête a rassemblé entre 300 et 400 jeunes pailletés, qui ont déambulé en dansant au son des DJs juchés sur des vélos cargos. Suivis par la police, ils ont dû stopper leur trajet quand ils se sont retrouvés nassés, pour éviter que les novices en la matière soient gazés et finissent résignés par cette débauche de violence policière.
« Nos revendications, c’est avant tout la lutte contre le changement climatique, créer une société viable où on peut respirer un air pur, lutter contre les violences sexistes et sexuelles, tout ce qui fait qu’on ait une société durable qui respecte nos droits fondamentaux à commencer par celui de manifester ! Et concernant la jeunesse : améliorer les universités, allouer plus de moyens dans les facs, supprimer Parcoursup, avoir une aide plus conséquente pour les étudiants pour qu’ils puissent se nourrir et se loger dignement, ce n’est pas normal de devoir cumuler 2 jobs pour s’en sortir » rappelle Teïssir Ghrab, âgée de 25 ans et chargée de campagne ~ le mouvement, pour La Relève et La Peste
Si leurs revendications sont proches des mesures portées par la NUPES, le mouvement tient à être apartisan pour ne pas s’engager à soutenir sur des promesses, mais bien des actes ; et pouvoir rester à l’affût du moindre écart de n’importe quel député ou politique.
« On doit toujours être celles et ceux qui vont les pousser encore plus loin. Plus l’urgence sociale et climatique prend de l’ampleur, plus nos actions seront radicales. Cette inaction politique doit être dénoncée et cesser une fois pour toutes. » conclut Teïssir de façon déterminée
Pour aller plus loin : Les élections législatives : dernier rempart contre la casse sociale
Crédit photo couv : Basile Mesré-Barjon