L’association Internationale DarkSky, basée aux Etats-Unis, a décerné le label “Réserve Internationale de Ciel Étoilé” (RICE) au Vercors. Il s’agit aujourd’hui seulement du 5ème site en France à obtenir cette distinction, et le 22ème dans le monde.
Le mardi 26 septembre, le Parc Naturel du Vercors a annoncé avoir obtenu le label « Réserve internationale de ciel étoilé » décerné par l’ONG américaine DarkSky International.
Ce label récompense les territoires et espaces naturels qui ont réduit activement la pollution lumineuse, au point que l’on puisse désormais pleinement observer le ciel étoilé. Il fait suite à 15 ans d’actions du Parc du Vercors pour sensibiliser à la réduction de la pollution lumineuse et à la rénovation de l’éclairage public auprès des collectivités locales.
Seulement 4 autres territoires ont bénéficié de ce label en France : le Pic du midi de Bigorre, le Parc national des Cévennes, le Parc national du Mercantour, et le Parc naturel régional de Millevaches en Limousin.
Le label n’a pour le moment été attribué qu’à 39 communes sur les 89 du Parc naturel régional du Vercors. La majeure partie est située au sud du massif, dans la Drôme : il s’agit de la réserve des Hauts-plateaux, du secteur de La-Chapelle-en-Vercors ou encore de Font d’Urle.
Ces secteurs sont parmi les moins peuplés du Vercors, et les quelques habitants et municipalités ont sû s’adapter en réduisant ou supprimant l’éclairage nocturne. Le président du parc, Jacques Adenot, explique qu’il a fallu s’engager avec l’ensemble des communes du territoire :
« Il y a un bon nombre de petites communes qui sont là et qui n’avaient pas de moyens, qui n’avaient rien pour pouvoir améliorer l’éclairage nocturne. Je revois encore la mairesse dans un petit village qui nous dit « Mais nous, les gens, ils ne veulent pas parce qu’ils veulent pouvoir sortir sans se casser la figure », alors qu’en fait ils ne sortent quasiment jamais. Alors elle les a invités pour qu’on discute un peu de tout ça et puis, devant la réaction des uns et des autres, elle a trouvé une solution. Elle a offert à chacun des habitants une lampe de poche. Les gens étaient ravis et ça a apaisé tout le système ».
Désormais, la commune en question éteint la plupart de ses lumières la nuit.
Jacques Adenot estime que petit à petit, l’idée peut s’imposer de « faire un petit peu différemment d’avant », et puis au fur et à mesure de repousser les frontières de la zone labellisée.
Des halos subsistent toujours autour de la zone labellisée. Le président du Parc naturel veut étendre la zone progressivement, pour que la voie lactée soit visible comme elle l’est à 4000 ou 4500 mètres d’altitude.
Il explique la démarche : « Ça ne veut pas dire qu’on éteint tout. Ça veut dire qu’on oriente différemment la lumière. On limite les zones d’éclairage qui ne sont pas utiles et indispensables et on permet quand même à la vie d’exister. L’éclairage vers le bas, ce n’est pas un éclairage qui empêche la vie, c’est un éclairage qui évite d’éclairer les étoiles ».
Pour lui, les gens ont tendance à rajouter des lumières, c’est pourquoi éteindre et ré-orienter les lumières nécessite « un changement profond dans les façons de faire, de réfléchir et penser demain ».
Source : Laurent Galien, « Le Vercors obtient le label « réserve internationale de ciel étoilé » », France Bleu, 26/09/23 / « La Réserve internationale de ciel étoilé du Vercors », Parc du Vercors
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