Le tribunal administratif de Poitiers a émis une décision exceptionnelle en suspendant "en urgence" le permis d'aménager de la future bassine de Priaires, dans le département des Deux-Sèvres. Cette décision fait suite à un recours contre la retenue d'eau de Priaires déposé par l’association de protection d’informations et d’étude de l’eau et de son environnement (APIEEE), qui dénonce un soupçon de conflit d'intérêt.
D’après l’APIEEE, il a été révélé que la maire de Val-du-Mignon ainsi qu’un conseiller municipal de la commune sont parmi les bénéficiaires de la future retenue d’eau. En conséquence, le juge des référés du tribunal administratif de Poitiers a pris la décision de suspendre le permis accordé par la maire de Val-du-Mignon, en raison de son rôle d’exploitante au sein de la coopérative de l’eau des Deux-Sèvres. De plus, il a été relevé qu’elle est également « dirigeante d’un groupement agricole devant bénéficier des eaux de cette retenue ».
La bassine de Priaires, un réservoir destiné à l’irrigation agricole, était au cœur d’une controverse en raison de son impact présumé sur l’environnement, notamment sur les nappes phréatiques et la biodiversité. Les plaignants ont fait valoir que le permis d’aménager délivré pour ce projet n’avait pas suffisamment pris en compte les conséquences écologiques et les inquiétudes des parties prenantes.
La décision de suspension « en urgence » signifie que les travaux d’aménagement de la bassine de Priaires sont temporairement interrompus, en attendant l’issue d’une enquête plus approfondie sur les préoccupations environnementales. Cette affaire met en lumière l’importance du respect des réglementations environnementales et du rôle du système judiciaire dans la protection des ressources naturelles et de la biodiversité. Elle suscite également un débat sur l’équilibre entre les besoins agricoles et la préservation de l’environnement dans une période de changements climatiques de plus en plus préoccupants.