Après avoir entraîné l'arrestation du défenseur des océans Paul Watson, le Japon a repris la chasse à la baleine. La plus grande entreprise baleinière japonaise a publié aujourd'hui des photographies montrant le premier rorqual commun tué à des fins commerciales depuis près de 50 ans dans les eaux japonaises.
Les images montrent le premier rorqual commun à être pêché par le Japon depuis presque 50 ans. Le Japon est l’un des trois derniers pays au monde à chasser la baleine, aux côtés de la Norvège et de l’Islande.
La chasse à la baleine a été interdite en 1986, pour protéger de nombreuses espèces de l’extinction, avec l’entrée en vigueur d’un moratoire de la Commission baleinière international. Mais le Japon a d’abord prétexté de mener des recherches scientifiques pour continuer à les tuer. En 2019, le pays a fini par quitter la commission baleinière internationale pour reprendre la chasse à la baleine au mépris du droit international.
Cette année, le Japon a ajouté le rorqual commun à sa liste de proies, qui inclue la baleine de Minke, le rorqual de Bryde et le rorqual boréal. Le pays a autorisé la capture de 376 cétacés, dont 59 rorquals communs sur les 19 299 qui évolueraient dans les eaux territoriales japonaises.
Ce faisant, le Japon n’a pas communiqué ni consulté la Commission baleinière internationale (CBI), ni aucun des autres États, de l’aire de répartition du rorqual commun, ni évalué les impacts potentiels de la chasse à une ressource partagée. Le Japon a donc manqué à son devoir de coopération et à son devoir de préparer une évaluation d’impact environnemental transfrontalière (EIE).
Les rorquals communs sont le deuxième plus gros animal au monde après les baleines bleues. La première baleine tuée faisait 19,61m de long et pesait au moins 55 tonnes selon Kyodo Senpaku, l’entreprise à l’origine de sa capture. Sa viande a été congelée pour être ensuite consommée au Japon.
Alors qu’elle n’était plus chassée depuis 1976, l’espèce est toujours considérée comme « vulnérable » par l’IUCN. La décision du Japon de reprendre la chasse a donc alarmé les environnementalistes du monde entier.
Ces photos nous parviennent alors que le Capitaine Paul Watson, fondateur du mouvement Sea Shepherd, est toujours enfermé au Groenland à cause d’une notice rouge d’Interpol mise en place par le Japon. C’était justement pour stopper le Kangei Maru, le nouveau navire-usine japonais, que l’infatigable capitaine avait repris la mer.
« Son tort : avoir sauvé plus de 5000 baleines et leur descendance des harpons japonais dans le sanctuaire baleinier antarctique » explique Sea Shepherd France.
Paul Watson a été arrêté le dimanche 21 juillet par la police danoise, et sa détention est prolongée jusqu’au 2 octobre prochain au moins. Surtout, il risque l’extradition vers le Japon. « Si Paul Watson, âgé aujourd’hui de 73 ans est extradé, il finira ses jours en prison » s’alarme Sea Shepherd France.
Et le baleinier japonais de continuer son innommable chasse.
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