L'Agence de sécurité sanitaire a réalisé un état des lieux inédit sur la contamination par 247 PFAS différents en France. Environnement, alimentation, produits de consommation, etc. : l’Anses propose des stratégies de surveillance adaptées à ces substances.
Aujourd’hui, seuls quatre PFAS sont règlementés et surveillés dans certains aliments (œufs, produits carnés et produits de la pêche), tandis que vingt PFAS sont listés dans la directive eau potable et intègreront la surveillance obligatoire à partir du 1er janvier 2026.
C’est pourquoi l’Anses a réalisé un important travail de compilation et d’exploitation de près de deux millions de données relatives à 247 PFAS dont elle partage les résultats.
« Face à une famille de substances aussi vaste et hétérogène, identifier les plus préoccupantes est un élément majeur pour optimiser les dispositifs de surveillance », souligne l’Anses.
On le savait, l’Anses confirme que les polluants éternels sont tout autour de nous : alimentation (notamment les œufs), vêtements, produits de bricolage, fart de ski. Ils sont avant tout présents dans l’eau : rivières, nappes phréatiques et robinet, avec parfois des dépassements des limites de qualités.
Une carte de France interactive mise en place par Générations Futures et Data for Good montre ainsi la présence des principaux polluants chimiques, dont les PFAS, dans l’eau du robinet. Depuis 2010, plus d’une soixantaine de communes sont contaminées en France, c’est notamment le cas dans la Meuse ou dans les Vosges.
Or, les PFAS sont malheureusement connus pour leur toxicité : cancérogènes, perturbateurs endocriniens, troubles de la fertilité ou du développement des fœtus. S’il manque encore de données sur leur toxicité précise, certains sont particulièrement inquiétants. C’est le cas du TFA (acide trifluoroacétique).
« Le TFA a été intégré parce qu’il répond à des enjeux de santé publique », détaille Nawel Bemrah, coordinatrice du groupe de travail sur les PFAS, pour Franceinfo. « Le TFA a une forte occurrence essentiellement dans l’eau et en plus certaines études ont révélé qu’il se retrouvait également dans le sang humain. »
À ce stade non réglementée, le TFA est une matière première dans la production de produits phytosanitaires ou pharmaceutiques (antidiabétiques, antiviraux, anti-VIH, thérapies anticancéreuses…). L’Autorité européenne de sécurité des aliments (Efsa) étudie actuellement son degré de toxicité. LE TFA est le PFAS le plus courant dans l’eau du robinet.
Maigre réconfort : les teneurs moyennes en PFAS mesurées dans le sang de la population française sont « en dessous des seuils sanitaires » existants et du même ordre de grandeur que chez nos voisins européens, adultes et enfants inclus.
Reste maintenant à continuer les recherches pour avoir des données sur des pans entiers de notre quotidien : dans les maisons, l’eau de mer, et sur les expositions professionnelles. Au-delà des PFAS, l’Anses appelle à élaborer une approche globale de la surveillance des contaminants chimiques : Dioxines, PCB, HAP, métaux lourds, etc.
S’informer avec des médias indépendants et libres est une garantie nécessaire à une société démocratique. Nous vous offrons au quotidien des articles en accès libre car nous estimons que l’information doit être gratuite à tou.te.s. Si vous souhaitez nous soutenir, la vente de nos livres financent notre liberté.