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Landes : victoire des écolos contre un projet de surfpark qui devait raser 20ha de forêts

Dans le viseur des ONGs sur les projets de surfpark : les consommations abusives d’eau et d’énergie au détriment des habitants, alors que nous sommes entrés dans une crise majeure de l’eau et que le coût de l’énergie est de plus en plus élevé.

Les projets de surfpark en France coulent les uns après les autres avant même de sortir de terre. Cette fois-ci, c’est la mobilisation populaire contre le projet landais de Castets qui a démotivé les investisseurs. Une prise de conscience salutaire face au défi écologique et climatique que nous vivons.

C’est un soulagement immense pour les 17 associations écologistes locales qui dénonçaient le gaspillage énergétique et en eau du projet surfpark de la société Wavelandes à Castets, dans les Landes. Tout récemment, les associations ont appris que le projet était abandonné faute de financeurs et même de constructeur. 

En effet, Linkcity, filiale du groupe Bouygues qui devait réaliser les travaux, vient de confirmer s’être retiré du projet courant 2022 au travers d’un document que nous avons pu consulter. Tandis que le constructeur et fournisseur de la technologie de piscine à vagues, WaveGarden, a répondu qu’ils n’ont jamais eu de relation de travail contractualisée avec Wavelandes, le porteur de projet.

« Les investisseurs ont été dégoûtés par les luttes contre les piscines à vague, c’est une belle reconnaissance de l’importance des luttes citoyennes » confie Steven, membre de l’Observatoire des Vagues Artificielles, à La Relève et La Peste

Preuve de l’intérêt des citoyens sur ces problématiques, la pétition lancée par le collectif « Non au surf park de Castets » avait recueillie plus de 22 000 signatures. Aux dernières nouvelles, le porteur de projet, Norbert Ducrot, un ancien commercial ayant fait fortune avec Airbus Helicopters, se trouve en Chine pour voyage d’affaires. Il n’a pas encore officiellement réagi.

« Nous ça fait longtemps qu’on pressentait qu’il ne trouverait pas les financements, quasiment depuis le début. Je décortique les dossiers pour les Amis de la Terre des Landes donc j’en ai pris l’habitude. Un dossier mal-ficelé comprend toujours des atteintes au droit à l’environnement car s’ils n’ont pas prévu assez de budget, ils ne peuvent pas mettre en œuvre les mesures de compensation qu’ils sont censés établir. Je me suis aperçu qu’il n’y avait pas d’étude de marché sur le nombre d’usagers, les calculs sur les besoins énergétiques étaient complètement trompeurs, l’eau de pluie pour remplir le bassin correspondait seulement à 10 jours d’autonomie rien que pour éliminer l’évaporation : si on pouvait s’en apercevoir, les financeurs aussi ! » se réjouit Roland Legros, des Amis de la Terre des Landes, auprès de La Relève et La Peste

Lire aussi : 17 associations unissent leurs forces contre le dernier projet de surfpark encore actif

Dans le viseur des ONGs sur les projets de surfpark : les consommations abusives d’eau et d’énergie au détriment des habitants, alors que nous sommes entrés dans une crise majeure de l’eau et que le coût de l’énergie est de plus en plus élevé. Alors que celui de Castets était il y a deux ans le projet de surfpark encore actif en France, d’autres projets sont actuellement à l’étude sur le territoire.

« Cette annonce des investisseurs est un soulagement dans la mesure où on va enfin avoir un stop officiel et pouvoir donner des arguments à d’autres combats similaires. Castets, c’est le 4èmeprojet de vagues artificielles qui a essayé de voir le jour dans les Landes. Un autre projet serait à l’étude en France : à peine le combat s’arrête, un autre reprend » explique Steven, l’un des membres de la coalition d’ONGs, à La Relève et La Peste

C’est souvent pour des raisons écologiques que ces projets sont abandonnés, à l’image de celui de Sevran qui aurait consommé l’équivalent en eau de 243 piscines olympiques chaque année s’il avait été construit. A Castets, le projet de surf park prévoyait d’utiliser en électricité environ 2 fois ce que l’ensemble de la commune utilise.

Des arguments de poids à l’heure où on en enjoint aux français des efforts en sobriété énergétique et que la France traverse une sécheresse prolongée depuis plus d’un an.

Lire aussi : Sevran : la municipalité dit « non » au projet de surfpark hors-norme

Quant au terrain sur lequel devait s’installer le projet de piscine à vagues, la promesse de vente est maintenant arrivée à son terme et doit être revotée. La mairie doit donc maintenant décider quoi en faire. Les 20ha de forêt n’ont pas été rasés pour l’instant et sont restés intacts. Contactée par La Relève et La Peste, la mairie n’a pas répondu sur le devenir du site.

Au cours de leur lutte, les associations, et notamment l’Observatoire des Vagues Artificielles, ont travaillé conjointement avec l’AFNOR, l’Association Française de NOrmalisation, afin de créer une nouvelle norme spécifique aux projets de surfpark pour les obliger à respecter un certain nombre de critères environnementaux. 

Cette avancée administrative va donner des cartes supplémentaires aux associations contre les projets de surfpark en France.

crédit photo couv : Non au Surfpark de Castets

Laurie Debove

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