Le loup est de retour dans les Landes, une première depuis un siècle. Sa présence a été confirmée par la préfecture du département le lundi 31 mars. Quelques attaques de troupeaux ont été recensées, provoquant l’inquiétude des éleveurs.
En Nouvelle-Aquitaine, cela fait plusieurs années que le loup était revenu de façon permanente dans le Béarn (Pyrénées-Atlantiques) et le Plateau de Millevaches (Creuse/Corrèze/Haute-Vienne).
En mai 2024, l’Observatoire du loup avait déclaré avoir détecté la présence de loups dans les Landes. Une information démentie à l’époque par l’Office Français de la Biodiversité (OFB). Cette fois-ci, c’est certain, canis lupus est bien de retour dans les Landes, a confirmé la Préfecture dans un communiqué lundi 31 mars.
Il s’agit de la première détection de l’animal dans le département depuis un siècle. Deux spécimens ont été aperçus en quelques mois. Mardi 1er avril, l’OFB a révélé les premières photos prises d’un des deux individus, dont l’âge est pour l’instant indéterminé. L’espèce atteint sa taille adulte dès 8 à 9 mois.
A Castets, l’éleveur Clément Grenet, a été particulièrement touché. Son troupeau a été attaqué à trois reprises en quelques jours, pour un bilan total de six brebis tuées. A ce stade, « la responsabilité du loup n’est pas écartée » précise la Chambre d’Agriculture.
Le Loup dans les Landes. Crédit : Office Français de la Biodiversité
De quoi provoquer les inquiétudes des éleveurs, dont certains se sont équipés de clôtures électriques tandis que d’autres ont déplacé leur troupeau. Les éleveurs sont invités à signaler « sans délai » toute suspicion de prédation sur bétail, ou toute observation avérée.
« On n’est pas anti loups, on est simplement des éleveurs et nous, on voudrait qu’il y ait des choses mises en place et qu’on nous explique comment faire face à cette cohabitation » explique Clément Grenet au micro de FranceBleu
Les Landes sont-elles sur le point de devenir un territoire d’expérimentation pour une coexistence plus apaisée ?
Le Loup gris est une espèce protégée, dont la population fait l’objet d’un suivi annuel depuis 1992, date de première confirmation de son retour naturel en France depuis les Alpes italiennes. L’OFB est responsable de la coordination du suivi en résultant, au travers du « Réseau loup » qui collecte et expertise les signalements de présence lupine potentielle.
Ainsi que le précise l’Observatoire du Loup : « Le loup évolue dans les milieux plutôt ouverts, comme les surfaces agricoles qui représentent 50% de son environnement, les petits boisements. Là, il est dans une phase de découverte donc il va chercher des proies potentielles comme les chevreuils, sangliers, ovins et d’autres omnivores comme le blaireau. Ils ont tendance à suivre les autoroutes, les lignes de chemin de fer car ça leur permet d’explorer le territoire plus rapidement. »
Reste à espérer que le loup se prenne plutôt d’appétit pour les sangliers et les ongulés qui pullulent dans le département. Son retour serait un formidable levier sur la capacité de régénération des écosystèmes.
Avec ce retour dans les Landes, l’espèce a désormais été détectée de manière occasionnelle ou permanente dans la quasi-totalité des départements de la Nouvelle-Aquitaine, à l’exception du Lot-et-Garonne.
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