Le 8 février, les négociateurs du Conseil et du Parlement européen sont parvenus à un accord provisoire pour éliminer progressivement l’usage du mercure, en interdisant les amalgames dentaires et la fabrication de certaines lampes. Le nouveau texte prévoit d’interdire les plombages d’ici le 1er janvier 2025. L’accord doit encore être approuvé par le Parlement européen et les États membres avant l’entrée en vigueur de la législation.
Le mercure, un métal très toxique
Le mercure est très volatil à température ambiante et est donc l’un des métaux les plus toxiques et écotoxiques, quelle que soit sa dose, sa forme ou état chimique. Il s’agit d’un métal très réactif dans les organismes vivants. Il peut se lier aux molécules organiques constituant la cellule vivante et modifier leur structure ou inhiber leurs activités biologiques.
Un amalgame dentaire traditionnel, communément appelé plombage, contient 50 % de mercure métallique. Depuis 2018, les amalgames dentaires sont ainsi interdits pour les enfants de moins de 15 ans, les femmes enceintes ou en période d’allaitement.
Alain Maron, ministre du gouvernement de la Région de Bruxelles-Capitale, chargé de la transition climatique, de l’environnement, de l’énergie et de la démocratie participative, a développé :
« Lorsqu’il est rejeté dans l’environnement, le mercure peut mettre en grave danger nos poumons, notre cerveau et nos reins. Les politiques de l’UE ont joué un rôle déterminant dans la réduction significative du recours et de l’exposition à ce produit chimique hautement toxique. Grâce à l’accord intervenu aujourd’hui avec le Parlement, nous ciblons les utilisations qui subsistent du mercure afin de parvenir à une Union sans mercure. »
Le danger des amalgames dentaires et du mercure
Le nouveau texte prévoit d’éliminer une grande partie des utilisations résiduelles du métal, afin d’arriver graduellement à “une Europe sans mercure”.
Selon Charline Cheuvart, chargée de mission au Bureau européen de l’environnement, « Après une décennie de discussions, l’interdiction fait finalement consensus. C’est le début d’une nouvelle ère, où les soins dentaires sans mercure seront la règle et non l’exception ; un droit accessible à chacune et chacun. »
Les États membres dans lesquels les personnes à faibles revenus seraient touchées de manière disproportionnée, d’un point de vue socio-économique, pourront être autorisés à utiliser des amalgames dentaires jusqu’à juin 2026, mais cette période de transition ne doit pas empêcher une implémentation de la nouvelle loi.
Charline Cheuvart conclut sur la question : « Ces décisions doivent servir d’exemples pour beaucoup d’autres pays dans le monde, afin de provoquer des changements plus rapides. Elles pourront réhausser les attentes en matière de discussions pendant la sixième COP de la convention de Minamata en 2025, afin de nous diriger vers une interdiction globale des amalgames dentaires. »
L’Union européenne cessera d’exporter des lampes contenant du mercure d’ici juin 2026. Cette décision mettra un terme aux exportations injustes vers des pays à faibles et moyens revenus, et garantira des alternatives sans mercure, économes en énergie, et donc d’atténuer le changement climatique de manière plus efficace.
D’ici au 31 décembre 2019, la Commission procédera également à un examen pour se pencher sur la manière de réduire les émissions provenant des crématoriums, éliminer progressivement des utilisations restantes du mercure et élargir la source des déchets au mercure.
Sources : « The end of the toxic tooth filling era in the EU », 08/02/24, European Environmental Bureau / « L’UE va interdire progressivement le mercure, notamment utilisé dans les amalgames dentaires », 08/02/24, Franceinfo / « Mercure: le Conseil et le Parlement parviennent à un accord pour éliminer complètement l’utilisation du mercure dans l’Union européenne », 08/02/24, Communiqué de presse du Conseil de l’UE