BREVE – Au large du port de Saint-Nazaire, à 11h45 ce matin, des activistes de Greenpeace France ont organisé un comité d’accueil au cargo Cabrillo en provenance de la région du Cerrado au Brésil. Leur objectif : dénoncer une nouvelle fois l’inaction du gouvernement français sur le sujet de la déforestation importée.
Le cargo a quitté le port de Salvador, dans l’État de Bahia le 24 mai et transporte 60 000 tonnes de tourteaux de soja en provenance du Cerrado destinés à nourrir nos animaux d’élevage.
Cette nouvelle action fait suite au blocage d’un entrepôt de soja dans le port de St Nazaire lundi dernier par les activistes de Greenpeace.
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Elle intervient alors que de nouveaux chiffres catastrophiques ont été publiés la même semaine par l’Institut national de recherche spatiale (INPE) du Brésil : les incendies en Amazonie et au Cerrado ont battu des records jamais vus depuis 14 ans. L’institut de surveillance dénombrait près de 4 000 foyers d’incendies sur le seul mois de mai pour ces deux écosystèmes.
Plusieurs mois avant le pic annuel des incendies, ce record inquiétant laisse présager le pire pour la saison estivale qui sera cette année encore frappée par des incendies criminels qui détruisent les écosystèmes forestiers.
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« Des cargos remplis de soja comme le Cabrillo, la France en accueille de 60 à 70 chaque année. C’est un volume considérable ! Nous ne pouvons plus continuer à regarder ailleurs et à laisser entrer dans nos ports des navires pleins de soja alors que l’on sait que cette culture est une des causes majeures de la déforestation et de la destruction d’écosystèmes en Amérique du sud, alerte Cécile Leuba, chargée de campagne Forêts à Greenpeace France. Malgré les beaux discours du Président Emmanuel Macron et de son gouvernement en faveur des forêts tropicales, chaque année, ce sont 3,5 millions de tonnes de soja que nous importons pour nourrir nos animaux d’élevage. Et pendant ce temps, la déforestation et les incendies en Amazonie et au Cerrado battent des records alarmants. Il y a urgence à agir ! Le gouvernement français doit s’emparer du problème sans attendre et prendre des mesures réellement contraignantes pours’assurer que la France ne contribue plus à détruire ces précieux écosystèmes via ses importations. »
Une Stratégie nationale de lutte contre la déforestation importée (SNDI) a été adoptée en 2018 par le gouvernement français. Plus de deux ans après son adoption, le constat est clair pour l’ONG :
« sa mise en œuvre est un échec car le gouvernement refuse de prendre des mesures juridiquement contraignantes et préfère miser, en dépit des leçons tirées ces dernières années, sur le bon- vouloir des entreprises. »
Les demandes de Greenpeace France
- Concernant la Stratégie nationale de lutte contre la déforestation importée (SNDI) : Greenpeace France demande au gouvernement de prendre de toute urgence des mesures contraignantes pour mettre en œuvre ses engagements et garantir que le soja importé en France n’est pas connecté à la déforestation.
- Concernant l’accord de libre-échange UE-Mercosur : Greenpeace demande à la France de rejeter définitivement l’accord de libre-échange entre l’Union européenne et les pays du Mercosur.
Selon une expertise scientifique mandatée par le gouvernement, l’entrée en vigueur de cet accord augmenterait significativement la déforestation dans les pays du Mercosur – jusqu’à 25% par an pendant 6 ans.
Source : Courriel Greenpeace