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En France, Belgique et Suisse, plus de 200 actions ont frappé l’industrie du béton

« Lafarge et ses complices n’entendent rien à la colère des générations qu’ils laissent sans avenir dans un monde ravagé par leurs méfaits. Leurs silos et malaxeuses sont des armes qui nous tuent. Ils ne cesseront pas sans qu’on les y force. Nous allons donc continuer à démanteler ces infrastructures du désastre nous‑mêmes. Nous appelons toutes celles et ceux qui se soulèvent pour la terre à occuper, bloquer et désarmer le béton. »

Du 9 au 12 décembre se tient comme nous vous l’avions annoncé une grande campagne d’actions contre « Lafarge et le monde du béton », menée par plus de 200 organisations et luttes locales. L’objectif : désarmer les sites les plus polluants ou fournisseurs du bitume nécessaire pour artificialiser des territoires contre l’avis de la population locale.

Des actions contre le béton face à un déni démocratique

De Toulouse à Bruxelles, de Corseul à Marseille, en passant par Saint Barthélémy d’Anjou ou Héricourt, ce sont des milliers de personnes qui répondent à l’appel à mobilisation contre Lafarge et le monde du béton du 9 au 12 décembre. Aucune personne n’a été visée par ces actions, les manifestants s’étant attaqués aux structures de l’industrie du béton.

Rassemblant une foule hétéroclite composée de tous les âges, ces actions ont été marquées par leur créativité et leurs différents modes. Au Forez, à Strasbourg, Belfort, au Teil, à Paris ou en Anjou, des personnes se sont assemblées devant les grilles, accrochées des banderoles aux silos ou même construit un mur en terre-paille devant une centrale à béton.

La plupart des sites industriels n’ont pas été ciblés par hasard : nombre d’entre eux fournissent le béton qui va artificialiser les sols et détruire de nombreuses terres agricoles et forestières. La population locale trop souvent tenue hors des décisions d’aménagement, à l’encontre de tout principe démocratique, a donc décidé de riposter.

Près de Nantes, des tracteurs se sont joints aux manifestants pour préserver 25 hectares de terres fertiles de la bétonisation de la métropole Nantaise. Dans le Tarn, la mobilisation a ainsi réuni près de 2000 personnes, toutes opposées à la construction de l’autoroute la plus chère de France, l’A69. Les manifestants se sont introduits sur le site d’une future usine à bitume après avoir rappelé les conséquences sanitaires délétères d’un tel projet sur les habitants locaux.

Ironie du sort, le groupe Pierre Fabre, à l’origine de ce projet d’autoroute vieux de 30 ans, développe depuis quelques temps des traitements très lucratifs contre le cancer du poumon alors que la pollution de l’air en est un facteur aggravant.

Dans la même idée, en Nouvelle-Aquitaine, plusieurs actions se sont coordonnées à différents endroits sous le même mot d’ordre « Béton, Carrières : LGV mortifères ! » en opposition à la LGV GPSO, autre grand projet inutile vieux de 30 ans, qui détruirait à lui seul 6000ha de terres. A Blanquefort, Cabanac, Villenave-d’Ornon ou Libourne, les sites Lafarge ont été marqués de slogans, fermés par des chaînes ou bloqués par des mousses expansives ou de la soudure à froid.

« Lafarge, le monde du béton et toute la filière du BTP se frottent les mains à l’idée d’un projet pharaonique comme celui de la LGV, dont les besoins estimés en matériaux cumulent un volume équivalent à 21 pyramides de Khéops (54 millions de m3) » écrivent les manifestants

A Val de Reuil dans l’Eure ce dimanche, deux cent personnes se sont ainsi introduites par surprise sur une centrale à béton Lafarge et l’ont mise à l’arrêt avant une opération de dispersion policière. Les manifestant.es ont trouvé refuge dans la forêt de Bord, vieille de plusieurs siècles, actuellement menacée par un projet de contournement autoroutier.

La France est le pays dont les péages d’autoroute sont les plus chers d’Europe, avec un coût moyen de 7 euros pour 100 kilomètres. Elle possède le troisième plus grand réseau, avec 12 000 km d’autoroutes, les deux premiers étant l’Espagne et l’Allemagne dont les autoroutes sont gratuites.

Lafarge, une multinationale accusée de crimes contre l’humanité

En Bretagne, à Saint Egrève, à Bouguenais ou encore en Suisse les centrales à béton ont été visitées de nuit, repeintes et désarmées par des « hérissons en boules, des lutins éco-terroristes, un commando pom-pote ou un gang des tongues » à l’aide de mousse expansive, de petits outils ou de sable dans les réservoirs.

« Nous, Hérissons, nous sommes introduits dans la centrale et avons grignoté quelques câbles(…). Cet acte est avant tout un acte d’autodéfense contre un ennemi commun, Lafarge-Holcim » exprime ainsi le groupe d’action de Corseul (22)

Première multinationale poursuivie pour complicité de crimes contre l’humanité, le soutien économique de Lafarge à Daesh a également été rappelé à de nombreuses reprises. À Lyon, pendant la fête des lumières, un « Lafarge + Daesh = coeur » a, entre autres, illuminé les ponts.

Des dizaines de personnes portant des masques d’animaux ont ravalé la façade d’un site Lafarge en plein Paris et l’ont occupé pour un goûter d’anniversaire au 1 an du désarmement de la cimenterie de Bouc Bel Air, un des 50 sites les plus polluants du pays.

Près de Marseille, les carrières du site de « Lafarge la Malle » ont été envahies pour dénoncer la privatisation à la source du ruisseau des Aygalades. L’action de Bouc Bel Air avait entraîné une répression sévère à l’encontre des personnes suspectées d’y avoir participé. Loin de décourager les manifestants, cette criminalisation a eu pour effet de créer de grands élans de solidarité.

« Lafarge et ses complices n’entendent rien à la colère des générations qu’ils laissent sans avenir dans un monde ravagé par leurs méfaits. Leurs silos et malaxeuses sont des armes qui nous tuent. Ils ne cesseront pas sans qu’on les y force. Nous allons donc continuer à démanteler ces infrastructures du désastre nous‑mêmes. Nous appelons toutes celles et ceux qui se soulèvent pour la terre à occuper, bloquer et désarmer le béton. » expliquaient ainsi les occupant.es des usines Lafarge du Port de Gennevilliers en juin 2021

Pour les citoyens en colère contre l’industrie du béton, face à l’association de malfaiteurs que constituent Lafarge et le gouvernement, « les arrêter ne relève pas du terrorisme, mais d’un acte de résistance qui se propage ».

D’autres actions ont lieu jusqu’à demain soir. Un live est tenu à jour au fur et à mesure des évènements.

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