Relayée par The Guardian, la vidéo a été tournée dans le lagon d’Ojo de Liebre, près de la côte de Basse-Californie. Paco Jimenez Franco a été capitaine d’excursions d’observation de baleines pendant les 20 dernières années dans ce lagon. Le capitaine a retiré l’un des poux de la tête de la baleine la première fois qu’elle s’est assez rapprochée de lui pour qu’il puisse le faire. Elle s’est ensuite approchée à nouveau, afin qu’il continue.

Depuis ce moment, la même baleine a pris l’habitude de rendre visite au capitaine. Paco Jimenez Franco a développé : « Je l’ai fait à maintes reprises avec la même baleine, et avec d’autres. C’est fascinant. »

Les poux de baleines, ou cyamides, se nourrissent des tissus endommagés de la peau des baleines et des algues qui se coincent sur l’animal. Pour le zoologue britannique Mark Carwardine : « Ce sont des symbiotes, plutôt que des parasites. En d’autres termes, chaque animal bénéficie de la présence de l’autre. »

Malgré cela, les poux de baleines laissent également des cicatrices sur les baleines, et ces dernières essaient de s’en débarrasser en se frottant contre les fonds marins. Le zoologue explique que les scientifiques supposent que l’animal, bien que bénéficiant de leurs présence, en est également irrité :

« Elles ont une peau très sensible, et des milliers de ces petites créatures s’accrochent fermement et se déplacent [sur leurs corps] avec leurs pinces particulièrement tranchantes, ce qui doit être énervant. »

Mark Carwardine n’a pas pu confirmer si le comportement était nouveau pour les baleines grises, mais il n’a pas été vu auparavant. D’après lui : « Les baleines ne sont pas gênées lorsque des personnes les retirent, mais il faudrait en enlever des centaines pour avoir un véritable impact. »

Tête d’une baleine grise de Basse-Californie couverte de Cirripèdes de baleine (Cryptolepas rhachianecti) et de cyamides (petits crustacés communément appelés poux de baleine)

Les baleines grises de Basse-Californie sont connues pour leur comportement curieux envers les bateaux, même si elles ont été chassées de manière acharnée pendant le XXème siècle.

Les baleines grises étaient autrefois appelées “Poissons du diable”, en raison de leur grand acharnement et férocité lorsqu’elles se défendaient des chasseurs, dont l’une des tactiques consistait à éliminer un baleineau pour s’assurer que la baleine se rapprocherait assez pour la harponner.

Le nouveau comportement de la baleine grise dans sa recherche des humains pour son toilettage peut être aussi considéré comme une relation symbiotique. Puisque les baleines grises peuvent vivre pendant au moins 80 ans, il est possible que des baleines qui étaient en vie pendant la période de la chasse à la baleine se soient aujourd’hui adaptées à des approches différentes afin de bénéficier de leurs interactions avec les humains. Un changement drastique et positif dans notre rapport au monde animal.