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Chasse : 11 morts durant la saison 2024-2025, un nombre en hausse

« A la différence des conducteurs, aucune limite d’alcoolémie chiffrée n’est imposée aux chasseurs qui se promènent avec des armes de guerre entre les mains. Ils peuvent même se permettre un taux 3 fois supérieur ! », dénonce l’ASPAS

La saison de chasse 2024 – 2025 a été particulièrement mortelle. Onze chasseurs ont été tués en France, soit deux fois plus que la saison précédente. 16 civils ont été blessés, dont trois gravement.

Des tirs mortels en hausse

D’après le dernier rapport de l’OFB, la saison de chasse 2024-2025 a causé 100 accidents liés à une arme à feu, dont 11 mortels – tous les décédés sont des chasseurs.

Tous les accidents mortels se sont produits lors de pratiques de chasses au grand gibier. La principale cause reste le non-respect de l’angle des 30°. Cet angle, déterminé sur le terrain par les chasseurs, doit permettre de limiter au maximum les risques de ricochet et donc de touches accidentelles.

Parmi les autres comportements accidentogènes : le tir dans la traque (et notamment la mise en joue de l’animal dans la traque pour le suivre, avec balayage de la carabine sur la ligne des postés), le tir sans visibilité, le déplacement entre les postes avec une carabine culasse fermée, etc.

Surtout, l’OFB a reçu 135 signalements d’incidents contre 103 l’année précédente, contre 103 en 2023 et 84 en 2022, soit une hausse de 31 %. Dans le détail, 58 signalements concernent des tirs vers des habitations, 27 des tirs vers des véhicules et 50 tirs ont frappé des animaux domestiques.

Pour l’ASPAS, « l’État faillit à sa mission de protection des citoyens face aux dangers de ce loisir mortifère, en n’imposant pas, par exemple, de jour sans chasse ni de distance de sécurité autour des habitations ! ».

En septembre 2025, en marge d’une battue aux sangliers, des tirs ont atterri dans la salle de jeux d’une maison dans laquelle se trouvaient trois enfants âgés de moins de 3 ans. Heureusement, l’assistante maternelle qui s’en occupait les avait déplacés dans le dortoir en entendant les coups de feux, évitant un drame.

« Pour ramener de la sérénité dans nos campagnes, l’ASPAS réclame au minimum deux mesures fortes : un jour sans chasse (le dimanche, jour qui concentre le plus d’accidents), ainsi qu’un périmètre de sécurité d’au moins 3 kilomètres autour des habitations ! »

La loi est plus dure pour l’alcool au volant que pour l’alcool à la chasse

L’arrêté du 5 octobre 2020 relatif à la sécurité en matière d’activité cynégétique a créé une obligation de formation sur les règles élémentaires de sécurité. Hélas, cette obligation de remise à niveau ne sera effective qu’en 2030 puisque les chasseurs ont dix ans pour s’y soumettre… Résultat, de nombreuses erreurs de sécurité continuent d’avoir lieu.

Depuis 2023, les chasseurs peuvent être passibles d’une amende de 1500 euros s’ils sont « en état d’ivresse manifeste ». En cas de récidive, cette amende peut atteindre 3 000 euros. Cependant, ce terme flou ne définit pas de seuils clairs, contrairement à la conduite en état d’ivresse.

Ainsi, alors qu’il est interdit à partir de 0,5 g/l d’alcool dans le sang, les chasseurs peuvent attendre d’avoir “l’haleine sentant fortement l’alcool”, des “propos incohérents”, et une “démarche titubante” avant d’être verbalisés par l’OFB.

Pour l’ASPAS, un chasseur pourra « théoriquement pousser le bouchon de vin jusqu’à 1,5 g/l au moins », seuil à partir duquel commencent les troubles de l’équilibre, les troubles visuels et les difficultés d’élocution. De plus, les effectifs des agents de l’environnement sont cruellement insuffisants sur le terrain, rendant les contrôles trop rares.

« A la différence des conducteurs, aucune limite d’alcoolémie chiffrée n’est imposée aux chasseurs qui se promènent avec des armes de guerre entre les mains. Ils peuvent même se permettre un taux 3 fois supérieur ! », dénonce l’ASPAS

Sur les 61 mis en cause lors d’accidents testés pour la saison 20242025, seuls 2 ont été testés positifs à l’alcool, soit un taux de 3,3 %. L’OFB n’a pas communiqué le nombre total d’infractions relevées concernant la chasse en état d’ivresse sur toute la période 2024 – 2025.

Non comptabilisés dans le recensement de l’OFB, les chiens de chasse sont également particulièrement touchés par les accidents : collisions avec les voitures, combats avec les sangliers, tirs perdus, etc.

Pour l’OFB, le bilan 2024 – 2025 souligne « la réelle nécessité de poursuivre les efforts de formation et de sensibilisation des chasseurs ».

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