À l’occasion du mouvement social du 10 septembre baptisé « Bloquons tout », quelque 80 000 policiers et gendarmes seront déployés à travers la France, a annoncé le ministre de l’Intérieur Bruno Retailleau ce lundi 8 septembre.
Sur le plateau de France 2, il a martelé : « On ne tolérera aucun blocage, aucune violence, aucune action évidemment de boycott », tout en soulignant la consigne — « la fermeté » — donnée aux forces déployées.
Face à un mouvement sans direction claire, horizontal, et jugé radicalisé par l’ultra-gauche, Retailleau a exprimé ses inquiétudes : selon lui, ces groupuscules sont « déterminés, organisés et ultraviolents », et à ce titre, il souhaite des interpellations maximales afin « d’intervenir rapidement en cas de débordements ».
Jean-Luc Mélenchon de son côté, dénonçait cette posture kafkaïenne : « le ministre de l’Intérieur est en guerre contre le peuple français », a-t-il répliqué, appelant à des actions « maîtrisées et calmes ».
Au-delà du simple maintien de l’ordre, cette démonstration de force illustre la stratégie sécuritaire du gouvernement, accusé par une partie de l’opposition de criminaliser la contestation sociale. En mobilisant un dispositif inédit, l’exécutif cherche à prévenir toute paralysie du pays, mais prend aussi le risque de nourrir le sentiment d’un État retranché derrière ses forces de l’ordre, face à une population en colère. Pour les syndicats et collectifs engagés dans « Bloquons tout », cette posture témoigne surtout d’une chose : la peur du pouvoir face à la rue.