L'aspartame (E951) est un additif classé « cancérogène possible pour l'homme » par le Centre international de recherche sur le cancer (CIRC) de l'Organisation mondiale de la santé. Il augmenterait aussi la possibilité de développer un diabète de type 2 et des maladies cardio-vasculaires. Face à ces risques, Foodwatch, la Ligue contre le cancer et Yuka appellent à son interdiction via une pétition ciblant la Commission européenne et les Etats membres de l’UE.
Un an et demi après que l’OMS a classé l’aspartame comme « cancérogène possible pour l’homme », les organisations Foodwatch, la Ligue contre le cancer et Yuka lancent une pétition à travers 11 pays européens – Allemagne, Autriche, Belgique, Espagne, France, Italie, Irlande, Luxembourg, Pays-Bas, Royaume-Uni et Suisse – pour demander l’interdiction de l’aspartame (E951).
Utilisé dans plus de 2500 produits allégés ou sans sucre, notamment des sodas (Coca-Cola Zero, Pepsi Max, Sprite Zero…), des chewing-gums ou d’autres produits dits « light » comme les yaourts Yoplait 0%, l’aspartame reste largement présent dans l’alimentation malgré ses risques pour la santé, en particulier cardiovasculaires et liés au diabète. Enfin, plusieurs études montrent qu’il n’aurait aucun effet positif sur le poids et pourrait même, sur le long terme, favoriser le surpoids.
L’objectif de la pétition : faire pression sur les institutions européennes afin d’interdire cet additif et demander aux Etats membres de l’UE d’agir dans le respect du principe de précaution prévu par la réglementation européenne.
Camille Dorioz de Foodwatch France dénonce l’inaction des autorités, tandis que Julie Chapon de Yuka se base sur les 45 millions d’utilisateurs de l’application pour mobiliser les consommateurs et agir contre cet additif.
Philippe Bergerot, président de La Ligue contre le cancer, ne voit « aucune raison de permettre que les gens soient exposés à un risque de cancer tout à fait évitable. L’OMS et de nombreuses études scientifiques mettent en évidence ce risque. On ne pourra pas dire qu’on ne savait pas. Nous demandons à nos décideurs politiques de prendre leurs responsabilités et de l’interdire ».
Un sondage YouGov révèle que 40% des Européens consomment régulièrement des produits contenant de l’aspartame, avec un risque de cancer identifié dès la consommation d’une demi-canette de soda par jour selon une étude épidémiologique de l’INSERM de 2022. L’initiative répond à la demande de nombreux consommateurs européens favorables à son interdiction par inquiétude pour leur santé.
Les organisations rappellent les critiques sur l’évaluation de l’aspartame par l’EFSA en 2013, en raison de conflits d’intérêt. Après le succès de leur campagne contre les nitrites, elles espèrent obtenir un changement similaire pour l’aspartame, estimant qu’il ne devrait plus être autorisé sur le marché européen.