C’est un soulagement pour les habitants de l’île hawaïenne d’Oahu. Alors qu’un deuxième surpark titanesque devait être construit, le tribunal vient de rejeter le projet. Il a donné raison aux hawaïens qui s’inquiétaient du gaspillage d’eau, mais aussi de la contamination des algues et destruction de certains sites sacrés.
Alors qu’un premier surf park a été inauguré en mars 2023 sur l’île hawaïenne d’Oahu, un deuxième projet titanesque devait voir le jour à seulement 2km du premier. Dans les tribunaux et sur le terrain, les riverains inquiets s’opposaient au projet : une lutte que nous vous racontions en début d’année.
En avril 2023, le collectif Na Kia’i O Wai Ha avait déposé une plainte devant le tribunal de l’environnement contre l’autorité de développement communautaire hawaïenne et l’entreprise Honokea Kalaeloa qui voulaient construire une piscine à vagues de 2 hectares à Kalaeloa.
Ce surf park aurait exigé un premier apport d’eau potable d’environ 26 millions de litres d’eau pour le remplissage, avec un remplissage périodique à effectuer tous les deux ans.
« Nous vivons une crise de l’eau. Nous ne pouvons pas nous permettre d’allouer de précieuses ressources en eau à des projets uniquement au motif du commerce et des loisirs – ce n’est pas durable et une vision court-termiste » dénonçait Moleka Hicks, l’un des riverains opposés au projet.
Ce 28 mai 2024, le tribunal vient de leur donner raison en jugeant que l’étude d’impact environnementale est insuffisante (consommation d’eau, effet cumulatif sur les aquifères, risques liés aux vidanges, protection de la faune et de la flore et du patrimoine archéologique et spirituel) et empêche donc toute poursuite des travaux.
« Le temps et l’attention que le tribunal a consacré à ces questions critiques nous donnent de l’espoir. Trop souvent, les promoteurs reçoivent un laissez-passer sans véritable examen de l’impact de leurs projets sur la population hawaïenne ou sur nos ressources limitées » a saluté Summer Yadao, l’une des plaignantes.
Na Kia’i o Wai Ha est un collectif composé d’habitants, de personnes issues de la culture Kanaka Maoli et de descendants de Kalaeloa. Le collectif fait aussi partie d’une coalition internationale qui vise à arrêter les projets de surk park. Leur solidarité a joué pour aider la population à faire entendre ses arguments.