Tous les ans, à la fin de l’automne, les ours bruns des Pyrénées entrent en hibernation et n’en ressortent qu’au début du printemps. Mais cet hiver, avec la hausse des températures, certains d’entre eux ont écourté leur période d’hibernation ou n’y sont tout simplement pas rentrés, grâce à la disponibilité de nourriture habituellement manquante.
L’hibernation par adaptation
À l’approche de l’hiver, les besoins alimentaires des ours deviennent plus conséquents. Les animaux font le plein de vivres pour se préparer à la baisse des températures et à l’absence de nourriture qui durera plusieurs mois.
Durant cette période, ils sont en léthargie mais continuent cependant à percevoir leur environnement. Il arrive même régulièrement qu’ils se réveillent et sortent des tanières lors des journées ensoleillées.
« Les ours hibernent par adaptation, et pas par besoin physiologique. Concrètement, ce n’est pas du froid que les ours se protègent, mais de la difficulté à trouver la nourriture, enfouie sous la neige. Quand chercher à se nourrir coûte plus d’énergie que cela n’en rapporte, ils se mettent au ralenti », expliquait Alain Reynes, directeur de l’association Pays de l’ours, à nos confrères du Point en février.
De la nourriture disponible tout l’hiver
Mais cet hiver, avec des températures extrêmement douces, certains ours du massif ont pu trouver de quoi s’alimenter, à base de fruits secs, ou de graines.
Des pièges photo et vidéo ont en effet permis de révéler la présence de plusieurs animaux, dont Sorita et ses deux oursons, tout au long des mois de novembre, décembre, janvier puis février. Actuellement, environ 80 ours sont recensés dans les Pyrénées, mais il reste difficile de chiffrer lesquels d’entre eux ont modifié leurs habitudes d’hibernation.
« Cette année, comme la météo est particulièrement clémente et que la fructification a été riche à l’automne, ils trouvent plus facilement à manger, et certains n’ont donc toujours pas commencé à hiberner », précisait Alain Reynes
Le phénomène n’amène cependant pas les associations et défenseurs de l’animal à s’inquiéter, malgré ces observations inaccoutumées.
L’ours ayant une grande capacité d’adaptation, son comportement peut ainsi varier d’un individu à l’autre. Surtout, sa santé n’est pas menacée par l’absence d’hibernation.
Sources : Pour les ours des Pyrénées, un hiver pas comme les autres, Le Point, 17/02/24 / Vidéo des ours réveillés dans les Pyrénées pendant l’hiver dont Sorita et ses oursons, Association Pays de l’Ours, 23/02/24 / Ours brun, plus gros carnivore d’Europe, Office français de la biodiversité