Hugues Moutouh, le préfet de l’Hérault, a émis un avis défavorable au projet de golf sur la commune de Montagnac, près de Montpellier. La décision a été prise pour préserver la ressource en eau, dans un contexte de sécheresse précoce. Outre un golf de 18 trous, le projet inclut plus de 400 logements, appartements et villas de luxe avec piscine.
Le golf du domaine de Lavagnac, sur la commune de Montagnac avait été autorisé par arrêté préfectoral le 9 septembre 2011, le projet de golf est ainsi vieux de 12 ans. Les travaux n’ont pas été lancés et il a été revu à la baisse. À l’origine, 600 villas étaient prévues sur le domaine.
Le domaine de Lavagnac abrite sur près de 200 hectares un château du XVIIIème siècle et un jardin à la française d’André le Nôtre. Les promoteurs vantent sur le site du domaine des « villas d’exception », des prestations haut-de-gamme, avec un restaurant gastronomique et spa.
S’il était construit, le projet de golf actuel puiserait des centaines de milliers de mètres cubes d’eau par an dans le fleuve Hérault : 338 000 selon les opposants, 300 000 selon le promoteur.
Or, le fleuve n’est aujourd’hui plus le même qu’en 2011, du fait du réchauffement climatique et de la sécheresse. Jean-François Blanchet, directeur général de BRL, l’opérateur du réseau hydraulique de la région, explique :
« En dix ans, les besoins en eau de l’agriculture ont évolué. La disponibilité des ressources en eau a diminué. Impactée par le changement climatique, la ressource est plus tendue. Et en l’état actuel, nous ne sommes techniquement pas en capacité de satisfaire les besoins en eau du golf de Lavagnac. »
Dès janvier 2023, le préfet a sollicité une réactualisation du dossier. En mars 2023, il invite le porteur du projet à expliciter les modalités de disponibilité de la ressource en eau pour l’irrigation de ce golf dans un communiqué :
« Les modifications envisagées sur le projet de golf, portées à la connaissance des services de l’Etat le 30 avril dernier, n’apportent pas de solution tangible sur la question centrale de l’alimentation en eau. »
Dans l’Hérault, du fait de la sécheresse, les golfs font l’objet de restrictions d’arrosage durables.
Le préfet conclut dans son communiqué : « A l’heure où le réchauffement climatique conduit à des périodes de sécheresse durable et où la ressource en eau doit être préservée, tout projet de conception ancienne mérite d’être réinterrogé à l’aune des enjeux auxquels nous sommes confrontés. »