En 2024, Haarlem, à 20 kilomètres d’Amsterdam, aux Pays-Bas, deviendra la première ville au monde à bannir la publicité pour la viande dans les espaces publics. La loi a été proposée par les élus dans un effort de réduction de la consommation de viande et les émissions de gaz à effet de serre des néerlandais.
D’après un article du journal britannique The Guardian, la publicité pour la viande sera interdite sur les bus, les abribus et les écrans d’information de Haarlem. Le décret inclut également une interdiction de publicités pour les vols vacances, les combustibles fossiles, et les véhicules à combustible fossile.
La décision a quelques opposants au sein du conseil municipal de Haarlem, qui estiment qu’elle restreint la liberté d’expression. Des plaintes ont également émanées du lobby de la viande de Haarlem, estimant que « la municipalité va trop loin en disant aux gens ce qui est bon pour eux ».
Ziggy Klazes, élu membre du parti de centre gauche GroenLinks, rédactrice du décret, a expliqué auprès de la radio néerlandaise Haarlem105 :
« Pour nous, il ne s’agit pas de dire aux gens ce qu’ils devraient cuisiner dans leur propre cuisine (…) Mais nous ne pouvons pas leur dire qu’il y a une crise climatique tout en les encourageant à acheter des produits qui font partie des causes de cette crise. »
« Bien sûr, il y a beaucoup de gens qui trouvent la décision scandaleuse et condescendante, mais il y a aussi un grand nombre de personnes qui la trouvent très bien. »
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Ziggy Klazes estime qu’il s’agit là d’un signal et espère que la décision sera reprise nationalement. D’après elle, actuellement, il y a beaucoup de groupes du parti GroenLinks qui pensent qu’il s’agit d’une bonne idée et qui veulent l’essayer.
La disposition suit la publication en septembre 2021 d’une enquête dans la revue scientifique Nature qui démontre qu’un tiers des émissions de gaz à effet de serre mondiales sont issues de la production alimentaire, et que la production de viande représente 60 % de ces émissions .
Selon la même étude, la production globale de viande produit deux fois la pollution induite par la production de nourriture à base de plantes. Elle met en emphase de façon spécifique les plus gros contributeurs : l’utilisation de vaches, de cochons et d’autres animaux, ainsi que l’alimentation du bétail sont à l’origine de 57 % des émissions liées à la production alimentaire, pour 29 % liées à la culture de l’alimentation végétale.
Selon une autre étude de Nature publiée en octobre 2018, l’impact environnemental dû à l’industrie alimentaire pourrait augmenter entre 50 et 90 %, si des mesures d’atténuation à grande échelle ne sont pas mises en place. Chaque pas pour limiter cet impact est donc particulièrement important.
Crédit photo couv : Shane Taremi