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Trois amis partent à la voile autour du monde pour lutter contre le fléau du plastique

"Les projets qui existent au niveau du plastique évoluent dans des mondes bien distincts : l’associatif, la R&D d’entreprise, la recherche scientifique, le militantisme, la civictech. Une vision globale des enjeux des plastiques manque cruellement. C’est pour cela que nous avons lancée l’association UTOPIA, dont le but fondamental est de capter, traiter et vulgariser les connaissances déjà produites sur les plastiques par les acteurs précités."

C’est une idée comme il en pousse tant dans la tête de centaines et de milliers de jeunes gens qui veulent grandir dans un autre monde que celui qu’on leur a légué. Eux, ils ont choisi d’aborder la crise du plastique. Eux, ce sont trois jeunes qui lancent le projet UTOPIA-une mer nommée plastique.

L’omniprésence du plastique

Le plastique, on en entend beaucoup parler. Entre les masques les gants et les barrières de protection, la crise du coronavirus a fait exploser le gâchis de plastique. Si le plastique peut être remplacé pour certains produits, comme des matériaux qui peuvent être recyclés, dans beaucoup d’autres usages, on n’a pas encore d’alternative : numérique et médecine et par exemple.

La question n’est donc pas d’être pour ou contre le plastique, mais d’adapter notre usage pour réduire au maximum son impact sur l’environnement.

Il faut donc pouvoir agir autour de plusieurs axes : réduire la production, réutiliser les produits, recycler les déchets, et nettoyer les océans. Rappelons que le plastique peut mettre 1000 ans à se décomposer. On vous avait parlé de la micro-pollution qui devient très dangereuse, car en se fragmentant le plastique reste présent et se retrouve même dans les neiges et les lacs de montagnes.

Partout des solutions existent. Au niveau du plastique, on trouve des projets d’innovation : des ingénieurs travaillent pour créer des plastiques biosourcés ou biodégradables. Ces projets sont alléchants – une bouteille en plastique biodégradable ! – parce qu’on peut se dire qu’il suffira de remplacer le plastique actuel par ceux-là. Solution bien plus facile qu’une remise en question profonde de nos habitudes.

Mais ces projets sont en réalité très coûteux et peu viables sur de grosses échelles, car ils nécessitent un très fort degré de technicité. On trouve aussi des projets centrés autour de la lutte contre la pollution marine, que ce soit par la récupération de macroplastique ou par la récolte d’échantillons de macro-nanoplastiques. Enfin on trouve des initiatives qui se concentrent sur la réduction de la production de plastique, notamment au niveau des grosses industries comme l’agro-alimentaire.

Mais ce qui manque bien souvent, c’est la coordination entre ces solutions, et une vision d’ensemble. C’est ce que nous avions constaté quand nous vous avions parlé du projet WeOcean, un projet de coordination des initiatives pour protéger les eaux méditerranéennes.

https://www.youtube.com/watch?v=-yrhmydYF90&feature=emb_logo

UTOPIA, l’encyclopédie du plastique

Ici aussi, il s’agit de nous faire voir les initiatives qui existent déjà : avec le projet UTOPIA, Paul Slimane et Baptiste ont décidé de référencer les initiatives individuelles, associatives privées et publiques autour de la gestion du plastique sous forme de webdocumentaires.

Ils vont à la rencontre de professionnels de l’environnement, du recyclage, de la plasturgie, de l’automobile entre autres, en Europe, en Afrique et sur les deux Amériques, pour créer une Encyclopédie du Plastique en partenariat avec des acteurs qui étudient la question.

Mais ce travail de référencement ne se fera pas que derrière un ordinateur. Ces trois mousquetaires du plastique ont voulu en faire une véritable aventure humaine, faite d’amitié et de rencontres. Organiser des voyages citoyens à faire partager par le biais des multimédias, l’initiative est dans l’ère du temps : rappelez-vous, on vous avait parlé de trois amis qui faisaient le tour du monde à vélo avec Solidream.

UTOPIA partira en octobre 2021 pour 10 mois dans 11 pays. Comprendre pour sensibiliser et inspirer, c’est leur démarche. Elle est à l’image d’une génération qu’on gave de savoir et à qui on demande de suivre le credo : étudie pour avoir un diplôme pour avoir un travail pour gagner de l’argent pour vivre et consommer pour avoir une retraite.

Beaucoup parmi cette génération souhaitent acquérir un savoir qui soit mis au service de la construction d’un autre monde. Donc : comprendre d’abord, pour faire comprendre à d’autres, et inspirer un mouvement qui ne peut être que collectif. Nous avons contacté l’équipe pour en savoir plus sur leur projet.

Crédit : Utopia

Les fondateurs racontent

Dans votre projet on trouve comme collaborateurs des ingénieurs, des avocats, des vidéastes, des navigateurs. Comment autant de personnes se sont retrouvées dans ce projet ?

Je pense que si notre projet attire autant de personnes c’est parce que c’est un projet polymorphe, non militant et qui offre sa place à chacun selon ses envies et compétences. C’est aussi parce que ce projet pose une question simple : Comment en est-on arrivé là ? Quels sont les problèmes et comment s’en sortir ? Des questions simples qui nécessitent un travail de recherche de fond. Nous réalisons un travail de vulgarisation et de mise en forme, que ce soit par la vidéo ou par des articles.

Quel manque vient combler UTOPIA dans la lutte contre la pollution par le plastique ?

Les projets qui existent au niveau du plastique évoluent dans des mondes bien distincts : l’associatif, la R&D d’entreprise, la recherche scientifique, le militantisme, la civictech. Une vision globale des enjeux des plastiques manque cruellement. C’est pour cela que nous avons lancée l’association UTOPIA, dont le but fondamental est de capter, traiter et vulgariser les connaissances déjà produites sur les plastiques par les acteurs précités.

Si nous voulons avoir une réflexion globale, il faut d’abord établir un premier diagnostic. C’est tout l’objet du projet « Une mer nommée plastique », qui vise à comprendre notre dépendance à ces matières et à déterminer des leviers d’actions efficaces, concrets et plus ou moins facilement applicables.

Comment pensez-vous peser sur les décisions et actions ou cherchez-vous à inspirer ceux qui voudront bien agir ? 

L’association n’ayant qu’un an d’existence nous n’avons pour l’instant pas vocation à peser sur les décisions politiques. Nous considérons que tant que nous n’avons pas fini notre étude nous n’avons pas assez de recul pour soutenir des prises de décisions. Cependant, une fois le projet fini, nous prendrons nos responsabilités en faisant un retour aux différentes parties prenantes du plastique, que ce soit le monde scientifique, les entreprises et les instances de décision à toutes les échelles – régionales nationales et supra-nationales. Par exemple, nous ferons un retour aux entreprises sur les leviers à actionner pour réduire leur dépendance vis-à-vis du plastique.

Est-ce qu’au final on n’a pas déjà beaucoup d’informations et on connaît les solutions mais le problème c’est de les appliquer (niveau politique ?) 

Concernant le plastique nous disposons de très peu d’informations tant au niveau qualitatif que quantitatif. Car nous n’avons que trop peu de recul dessus : cela fait seulement 60 ans que son usage s’est généralisé. Pour certains secteurs, la généralisation du plastique est toute récente : par exemple le secteur aérien a généralisé l’usage de composites plastiques il y a seulement 10 ans. Ce travail d’information est vraiment une étape nécessaire.

Allez-vous développer un volet pédagogique envers les enfants/ados ? 

L’éducation est au cœur de notre projet que ce soit auprès des enfants, adolescents, jeunes adultes et toutes les catégories d’âge. Nous avons déjà commencé à développer un volet pédagogique, à travers la publication de cartes vulgarisant les enjeux du plastique.

Comme notre projet traite de question politique, économique, sociale, biologiques, sanitaires, nous aimerions travailler en collaboration avec des université pour créer un groupe constitué d’étudiants de master différents mais réuni autour de la question du plastique afin de favoriser la pluridisciplinarité dans le traitement de cette question.

Pour que ce projet se réalise, UTOPIA lance une campagne de fonds. On souhaite bon vent à ces passeurs de savoirs et de solutions !

Sarah Roubato

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