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Pour contrôler les prix, cette commune produit sa propre électricité

« Cette centrale, c’est une volonté qu’a eue la commune en 1946 de garder sa régie au lieu de céder son réseau à EDF »

En Haute-Vienne, la commune de Saint-Léonard-de-Noblat produit une partie de son électricité grâce à sa centrale hydroélectrique depuis 125 ans. Alors que les prix de l’énergie explosent ailleurs, cette auto-production lui permet d’assurer une énergie à coût maitrisé à sa population.

Fonctionnement de la centrale

À Saint-Léonard-de-Noblat, en Haute-Vienne, l’électricité n’est pas seulement fournie par EDF. Sur les bords de la Vienne, un bâtiment datant du XIXe siècle abrite plusieurs turbines : il s’agit de la centrale hydroélectrique. À l’intérieur du bâtiment, une roue se trouve au-dessous d’une génératrice produisant l’énergie. Un vérin permet d’ouvrir et de fermer les portes en fonction des demandes de production, lui-même commandé par un automate. 

« 1557 habitants (sur 4633, ndlr) bénéficient de cette production », explique Bertrand Belmond, directeur de la régie municipale d’électricité, pour La Relève et La Peste « La production de la commune couvre 10% des besoins du secteur couvert par la régie électrique, c’est à dire le centre-ville ». 

Fait rare en Hexagone, la régie municipale gère la production pour le compte de la commune. Une cinquantaine de centrales hydroélectriques existent sur la Haute-Vienne, une concentration particulière à l’échelle du pays. Saint-Léonard-de-Noblat reste cependant la seule commune du département à produire et commercialiser sa propre électricité.

La centrale du Moulin de Beaufort – capture d’écran France3

Historique et particularités

« Cette centrale, c’est une volonté qu’a eue la commune en 1946 de garder sa régie au lieu de céder son réseau à EDF », raconte Bertrand Belmond à La Relève et La Peste.

D’où l’aménagement du moulin de Beaufort en centrale et la construction de la première ligne électrique pour alimenter la commune. Le fonctionnement en régie municipale offre l’avantage de pouvoir maitriser localement ses actions.

La turbine en activité date de 1961 – capture d’écran France3

« La régie est composée de 4 salariés qui travaillent « pour la commune ». Donc on intervient à moindre coût sur les infrastructures de la commune – sur l’éclairage public par exemple. On apporte un service à la commune supplémentaire, qu’elle n’a pas besoin de se procurer par un autre biais », détaille le directeur. 

Malgré ces avantages, il paraît peu vraisemblable que le secteur couvert par la centrale hydroélectrique s’étende.

« En 1946, EDF a été créé. À ce moment-là, soit EDF a électrifié puis géré les réseaux, soit les régies ont cédé leur réseau à EDF. Aujourd’hui notre secteur d’intervention sur St-Léonard-de-Noblat est figé. Il ne peut pas évoluer parce que tout ce qu’il y a autour de la régie est électrifié par EDF et c’est Enedis qui gère le réseau ». 

En 2023, des travaux sont prévus pour rénover l’usine et favoriser la continuité écologique du cours d’eau – Crédit : Saint-Léonard-de-Noblat

Potentiels d’évolution

Ainsi, selon Bertrand Belmond, il serait difficile de nos jours pour une commune de créer une régie d’électricité en France.

« Pour l’État et la Commission de Régulation de l’Énergie, chaque fois qu’il faut faire des modifications – quelles qu’elles soient, pour développer les énergies renouvelables par exemple – il faut prendre en compte la particularité des régies ».

Autrement dit, c’est 5% du territoire français qu’il s’agit de gérer de manière différente, puisque 95% est géré par Enedis. 

« Pour l’État ce n’est pas toujours pratique parce qu’on peut avoir des façons de fonctionner légèrement différentes d’Enedis », résume le directeur. « En revanche on a un avantage, c’est ce service de proximité. On peut gérer très rapidement les besoins des habitants, ce qu’ils apprécient largement ». 

À Saint-Léonard-de-Noblat, l’objectif est d’aller au-delà de ces 10% des besoins couverts par la centrale.

« En 2023, il va y avoir une augmentation de la production. Les travaux devraient débuter au mois d’avril. Aujourd’hui on est à un peu plus de 700 Mégawatts produits par an. On devrait passer à 1300 Mégawatts, donc quasiment doubler la production ».

Marine Wolf

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