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Pérou : l’urgence environnementale est déclarée suite à une marée noire dévastatrice

60 agents de la direction d’enquête sur l’environnement de la police péruvienne se sont déplacés sur les plages polluées. Le général José Ludeña a conclu que la piste d’un acte négligent d’un employé, lors du déchargement du pétrole du tanker, ne peut pas être écartée.

Le 15 janvier 2022, au Pérou, près de Lima, 6000 barils de pétrole brut se sont déversés à la suite d’une fuite dans un pavillon amarré, le Mare Doricum, lors d’un déchargement. Cette marée noire s’est étendue jusqu’à la côte d’une vingtaine de plages, entraînant la mort de nombreuses espèces marines. Il s’agit du pire désastre écologique qu’ait connu le pays ces dernières années. La multinationale pétrolière Repsol est soupçonnée d’être responsable du désastre.

La marée noire a touché plus de 174 hectares, l’équivalent de 270 terrains de football sur le littoral, et 118 hectares en mer.

Le gouvernement péruvien à annoncé le 22 janvier un état d’urgence environnementale de 90 jours. Les autorités prévoient, par l’intermédiaire de cette mesure, de permettre la « gestion durable des zones touchées », avec des « travaux de récupération et d’assainissement ».

Selon Antidia Citores, porte-parole de la fondation environnementale Surfrider Europe, des oiseaux ont été retrouvés morts et couverts de mazout jusqu’à 124 km des lieux dévastés par la marée noire.

Les oiseaux sont particulièrement touchés par cet écocide, mais les poissons le sont également. La pêche est désormais interdite sur 18 km, déstabilisant l’économie de la région.

Selon la multinationale pétrolière espagnole, Repsol, le déversement des 6000 barils de pétrole aurait été causé par la forte houle engendrée par l’éruption volcanique sous-marine aux îles Tonga, survenue également le 15 janvier.

Cependant, le quotidien péruvien La República titre un article sur le sujet « Déversement de pétrole : soupçons de négligence de la part du personnel de Repsol ». Selon ce dernier, les autorités péruviennes estiment que Repsol « se hâte de récuser toute implication alors qu’il existe des indices de sa responsabilité présumée ».

60 agents de la direction d’enquête sur l’environnement de la police péruvienne se sont déplacés sur les plages polluées. Le général José Ludeña a conclu que la piste d’un acte négligent d’un employé, lors du déchargement du pétrole du tanker, ne peut pas être écartée.

La Marine de guerre estime également que la marée noire n’a pas pu être causée par cette houle qu’elle n’a pas repéré. Dans un autre article, La República a dévoilé le rapport préliminaire de l’Organisme de supervision des investissements dans l’énergie et les mines. Il conclut que la rupture du système de déchargement de pétrole en haute mer est due à un mouvement brusque.

L’organisme « n’indique pas que ce coup de roulis inattendu ait été la conséquence d’une houle anormale, parce qu’il n’écarte pas non plus qu’il ait pu résulter d’une manœuvre de l’équipage ».

Leurs experts ont demandé à Repsol de fournir tous les éléments à leur disposition pour compléter l’enquête. Ils exigent également que la multinationale dévoile le processus mis en place pour arrêter la fuite, car Repsol a déclaré le versement de seulement 0,16 baril, le 15 janvier à 17h25. Or, 6000 barils se sont déversés sur les côtes péruviennes.

La déclaration d’urgence du gouvernement péruvien précise que Repsol est chargé de mettre en œuvre un plan d’action immédiat. La multinationale, quant à elle, estime ne pas devoir porter la responsabilité de cette catastrophe, et reproche aux autorités maritimes de ne pas avoir émis d’avertissement concernant les conséquences potentielles de l’éruption aux Iles Tonga. L’entreprise a cependant déployé des équipes et du matériel pour lutter contre la pollution sur terre et en mer.

Selon les autorités péruviennes, la marée noire se déplace en direction du Nord et pourrait toucher la faune et la flore d’aires naturelles protégées, la réserve nationale des îles et îlots et pointes Guano sur environ 512 hectares, et la zone protégée d’Ancon, sur 1758 hectares.

Le Pérou a exigé mercredi des dédommagements de Repsol et laisse dix jours au groupe pétrolier espagnol pour mettre en place toutes les actions de nettoyage et de décontamination nécessaires.

Un spécialiste de l’environnement péruvien, Marino Morikawa, a estimé : « Avec les équipements adéquats et en travaillant de façon correcte, le nettoyage pourrait durer au moins deux ans. »

Crédit photo couv : Satellite image ©2022 Maxar Technologies / AFP

Maïté Debove

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