En 2022, une jeune femme de 17 ans a accidentellement tué une randonneuse de 25 ans lors d’une battue de sanglier. Deux ans après les faits, elle a été condamnée à un an de prison avec sursis. L’association de chasse qui organisait la battue a elle été condamnée à payer 40 000 euros d’amende.
Mineure au moment des faits, la chasseuse aujourd’hui âgée de 19 ans a été condamnée mardi à un an de prison avec sursis pour avoir accidentellement tué une randonneuse en 2022 lors d’une partie de chasse à Cassaniouze, dans le Cantal.
L’audience « a été marquée par le respect mutuel et l’empathie », a déclaré à l’AFP son avocat, Me Denis Delcourt-Poudenx. « Il fallait une sanction adaptée à la situation, elle est acceptée, elle permettra à ma cliente de se reconstruire ».
Mélodie Cauffet se baladait avec un jeune homme lors d’un premier rendez-vous amoureux. Elle s’est brusquement effondrée devant lui, touchée par balle. La chasseuse en cause s’est tout de suite identifiée, mais Mélanie a succombé sur place.
Sa mort a été causée par des négligences intolérables. Les panneaux qui auraient dû être posés pour signaler la battue ne l’ont pas été par « flemme », ainsi que l’a justifié le chasseur qui aurait dû s’en occuper. Au lieu des 11 panneaux prévus, les enquêteurs n’en ont trouvé qu’un seul. L’organisation était gérée par l’Association communale de chasse agréée (ACCA), cette dernière a été condamnée à 80.000 € d’amende, dont 40.000 avec sursis.
« Condamnation ridicule de l’ACCA qui « organisait » la battue de chasse au cours de laquelle Mélodie Cauffet a été tuée : 80 000 € d’amende dont 40 000€ avec sursis. Un seul panneau d’alerte au lieu de 11, par « flemme » ! Ils ont été verbalisés pour le même motif l’année suivante ! Malgré la mort de Mélodie, ils n’ont pas remis en question leurs méthodes » a réagi le collectif Ruraux en colère, qui défend les populations rurales face aux accidents de chasse.
La jeune chasseuse n’était également pas bien positionnée. Elle se situait à moins de 150 mètres d’une maison et devait tirer en pente, du haut vers le bas, ce qui l’empêchait de pouvoir faire un bon tir.
« Ce n’est pas un accident malheureux, a déclaré l’un des avocats de la partie civile Me Pierre Méral au média La Montagne. Ça fait quarante ans que les chasseurs se placent comme ça, ça fait quarante ans que ce tir mortel peut avoir lieu. »
Ce manque de représailles peut en effet créer un sentiment d’impunité au sein des chasseurs. Dimanche 29 septembre 2024, un enfant de 4 ans aurait tiré sur son père qu’il accompagnait à la chasse à Cournon-d’Auvergne, près de Clermont-Ferrand. Alors que le père a dû être amputé, la Fédération départementale des chasseurs du Puy-de-Dôme a déclaré « qu’il ne faut pas en faire tout un plat ».
Le collectif 1 jour 1 chasseur a mis en place une carte interactive recensant les accidents de chasse pour la saison 2023/2024. Cette année est particulièrement meurtrière, avec 4 personnes ayant déjà trouvé la mort lors d’une partie de chasse, dont une fillette de 3 ans tuée par son propre père en Nouvelle-Calédonie.
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