Ça y est, c’est l’été. Il fait beau, il fait chaud… et la moiteur nous colle à la peau. Dans ces conditions, qui ne rêve pas d’une bonne douche après une journée de boulot ? Et la douche du matin, au saut du lit ? Et celle qui rafraîchit l’après-midi ? Dès que le thermomètre s’affole, toutes les excuses sont bonnes. Pourtant, une douche par jour, c’est bien plus qu’il n’en faut. Croyez-en votre peau !
Certains ne supportent pas une journée sans douche, quand d’autres s’en passent volontiers, sans complexer. Il n’existe pas de règle concernant la fréquence des douches, si ce n’est le bon sens. Selon un sondage réalisé par le site communautaire Reddit, une bonne partie de la population ne passe sous l’eau que trois fois par semaine, se contentant d’une toilette de base le reste du temps. Pour autant, ces personnes souffrent-elles d’une mauvaise hygiène corporelle ?
Faire « peau neuve » trop fréquemment n’est pas si bon. Lorsque nous prenons une douche, une partie du film hydrolipidique de notre peau se retire. Cette fine pellicule composée de kératine, de sébum, de sueur, et d’eau conserve l’hydratation de notre peau et nous protège des bactéries. « En nous cantonnant chaque jour à la toilette dite « du chat » et en nous lavant complètement une fois tous les deux ou trois jours, nous serions tout aussi propres que si nous passions sous la douche quotidiennement », explique le docteur Guibal, dermatologue praticien à l’hôpital Saint-Louis à Paris.
Utilisés trop souvent, les savons agressent et abiment notre peau. Ce sont des sortes de « détergents » qui éliminent temporairement les bactéries. Mais inlassablement, elles finissent par se réinstaller, entrainant ainsi un déséquilibre qui favorise les microbes producteurs d’odeurs. Toutefois, lorsque vous épargnez à votre corps savon et shampoing pendant un temps, cela donne à votre « écosystème » une chance de se rétablir. « À ce moment, vous ne sentez pas l’eau de rose mais vous ne sentez pas la transpiration non plus. Vous sentez simplement comme un être humain » explique le Docteur James Hamblin, rédacteur sénior du magazine The Atlantic.
L’idée de se laver moins souvent peut sembler choquante, voire inconcevable. Pour se rassurer, il suffit de se rappeler que la douche quotidienne est un phénomène relativement nouveau. Ce n’est qu’au début du 20e siècle, lorsque la publicité s’est développée, que l’hygiène corporelle est devenue un sujet de société. L’industrie publicitaire a créé un besoin pour des produits nouveaux comme le « savon de toilette » ou le « bain de bouche » qui n’existaient pas auparavant.
Pour les convaincus, réduire la fréquence des douches est un compromis tout à fait réalisable. L’une des façons d’y parvenir est de ne laver que les parties qui en ont vraiment besoin. Dans la plupart des cas, cela signifie le visage, les aisselles, la région de l’aine et les pieds. Comme le fait remarquer le Docteur Casey Carlos, professeur de médecine assistant du département de dermatologie de l’Université de San Diego, en Californie :
« Il est très difficile de convaincre les gens d’utiliser du savon uniquement sur les parties qui en ont besoin… Ils ne réalisent pas que la peau se débrouille assez bien pour se nettoyer toute seule. »
Mais si pour quelques-uns la douche est un rituel quotidien dont il est impossible de se passer, inutile de culpabiliser ! Hormis l’asséchement cutané, il n’existe pas de risque majeur pour votre santé. Niveau consommation, gardons à l’esprit qu’une douche de plus de 7 minutes consomme plus d’eau qu’un bain. Autrement dit, trouver le juste milieu est l’affaire de chacun.
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