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Nomades Des Terres nous fait renouer avec nos origines en roulotte à cheval

« Lors de ces séjours, nous touchons du doigt une évidence : l’essentiel se compose de simplicité et de vivre ensemble. Un véritable levier pour penser un nouveau départ, questionner les modes de vie au quotidien et s’ouvrir à de nouveaux possibles ! »

Il y a des projets construits sur des rêves, celui de Nomades des Terres en fait partie. Cette joyeuse troupe propose des séjours itinérants en roulotte à cheval dans le Lot. Une expérience hors du temps qui invite à la déconnexion, ralentir, et nous réconcilie avec une partie de notre Histoire : celle de nos ancêtres nomades.

Partir à l’aventure en roulotte

A la gare de Gramat, ce matin-là, l’arrivée de la calèche de Nomades des Terres a des allures féériques, alors que des rayons de soleil nimbent les splendides percherons Utha et Uclem d’un halo de lumière. Pendant quelques jours, Camille, Nicola, Louis, Maud et moi allons parcourir le Lot avec eux.

La promesse : une immersion dans le mode de vie nomade pour découvrir un territoire autrement, et se laisser surprendre par la magie des rencontres.

A peine installés dans la calèche, les sourires sont sur tous les visages. Le ciel est magnifique, les températures décentes, et la destination du jour un nouveau terrain de jeu atypique pré-sélectionné par l’équipe de Nomades des Terres.

La calèche de Nomades des Terres, conduite par Louis et emmenée par Utha et Uclem – Crédit : Geoffrey Roy

Le début de l’aventure est un voyage de 2h au rythme des percherons. Maud, la cochère, guide l’attelage tandis que Louis joue le rôle de « groom ». Il s’assure que les chevaux puissent circuler en toute tranquillité. Sur notre passage, les voitures ralentissent d’elles-mêmes, et nombreux sont les curieux à s’arrêter pour nous saluer chaleureusement et prendre le temps de nous observer.

« J’ai rejoint l’aventure car ce n’est pas tous les jours qu’il y a des projets comme ça qui démarrent. Cela me permet de lier ma passion au cheval, dans un cadre sain et bienveillant, tout en m’impliquant dans quelque chose qui me tient à cœur. Ce n’est pas du tourisme pur et dur, pas de l’éducation à l’environnement, pas du social, mais c’est tout ça en même temps et la manière dont le fait Nomades Des Terres me plaît beaucoup. C’est un peu une idée folle qui va fonctionner » m’explique Maud la cochère sur le chemin

L’équipe priorise le bien-être des chevaux tout au long du projet. Habitués à l’exercice, Utha et Uclem ont bénéficié d’une remise en forme avant de reprendre du service. Au camp de base, leur pâture de 10ha répond à leurs besoins pendant les temps de repos. Sur le chemin, Louis et Maud ont fait le choix de leur mettre des chaussons, plutôt que les ferrer. Une alternative qui demande plus de main-d’œuvre à l’équipe.

La simple vision d’une roulotte à cheval a quelque chose d’enchanteur, et voyager au rythme des percherons donne le temps d’absorber pleinement le paysage, de l’appréhender dans son entièreté. Le long du parcours, Louis cueille à l’occasion des mirabelles et prunes que nous goûtons avec gourmandise.

Téléphones rangés hors de portée, la douceur et le roulis de la calèche nous permettent de dérouler nos pensées et d’échanger plus profondément les uns avec les autres. Déjà, le rapport au temps est totalement différent de nos quotidiens saturés d’activités.

Des curieux prennent l’équipage en photo alors que Maud mène les percherons – Crédit : Geoffrey Roy

Renouer avec nos origines nomades

Lorsque nous découvrons la première étape, nous sommes ébahis. Dans ce hameau vidé par la guerre et l’exode rural, les pierres sont partout et témoignent d’une vie rurale passée en quasi autarcie. Celle des paysans partis du village depuis près de 100 ans.

Nicola, architecte de métier, est subjugué par les constructions, et son œil aguerri repère des détails forçant l’admiration et le respect pour le dur labeur effectué par les anciens occupants. Le site est un vieux village abandonné en pierres sèches, où un potier créatif a rénové une grange et construit une kerterre (habitat écologique conçu à partir de matériaux naturels comme le chanvre et la chaux) pour y établir domicile et atelier.

A notre arrivée, là encore, priorité est accordée au soin des percherons. Nicola, Camille et moi créons leur enclos, tandis que Louis et Maud les pansent et leur donnent à boire. Vient ensuite le temps du déjeuner où Louis nous raconte comment se sont passés les premiers séjours de l’été.

Crédit : Geoffrey Roy

« Cela réjouit le cœur de voir une intention éclore et atteindre son objectif avec le retour enthousiaste des participants. Lors de ces séjours, nous touchons du doigt une évidence : l’essentiel se compose de simplicité et de vivre ensemble. Un véritable levier pour penser un nouveau départ, questionner les modes de vie au quotidien et s’ouvrir à de nouveaux possibles ! » se réjouit-il

C’est d’ailleurs la thématique de notre soirée. « Nomades des Terres » a invité la maire du village, un professeur de philosophie local à la retraite et tou.te.s celles et ceux qui le veulent bien à venir nous retrouver pour une soirée autour de la question « Comment raconter le monde ? ». En bons humains, l’échange tourne vite autour de la façon dont fonctionnent nos sociétés, presque trop décorrélé de notre environnement et des autres espèces animales et végétales qui y habitent.

Et pourtant, c’est bien une connaissance fine de notre environnement qui a pu faire de nous, quasiment dès le début, une espèce nomade. Que ce soit pour suivre les troupeaux ou s’adapter aux saisons, les spécialistes considèrent que le nomadisme représente 99,7% de l’histoire humaine. Si les occidentaux sont sédentaires depuis peu, d’autres populations restent nomades aujourd’hui encore.

Crédit : Geoffrey Roy

Vivre au rythme des astres

Alors que nous plions le camp le lendemain matin, pour partir vers notre prochaine étape, c’est d’ailleurs ce sentiment diffus qui commence à s’emparer de nous. Le temps défile autrement, les conversations continuent, la marche s’invite lorsque la pente devient trop raide pour soulager les chevaux.

Nous cheminons ensemble vers une destination commune, et alors que nous avançons il nous semble renouer avec une partie de notre Histoire que nous ignorions peut-être.

« Le fait de passer du temps avec les chevaux nous reconnecte à une certaine ancestralité », me confiera plus tard Geoffrey Roy, le photographe qui a animé le séjour de l’être photographe. « J’ai adoré à quel point la dynamique et l’entente du groupe s’est faite rapidement. Les deux petites filles participantes se sont tout de suite entendues, ainsi que leurs mamans, alors qu’elles ne se connaissaient pas. Avec un rapport très fort au temps et à l’espace, chacun vivait le séjour à son rythme ».

Crédit : Geoffrey Roy

De notre côté, le temps magnifique, trop chaud en début d’après-midi pour toute activité, participe énormément à la qualité du séjour. Une part de l’expérience aurait été forcément différente sous la pluie… Et les après-midis à se rafraîchir dans les rivières voisines ponctuent les journées de joies enfantines retrouvées.

Les levers sont matinaux avec le soleil et le chant des oiseaux, et les nuits éblouissantes, particulièrement au camp de base. Situé dans une prairie sauvage surplombant la vallée de l’Alzou, un canyon offre à notre vue un coucher de soleil bouleversant. Cet endroit est l’un de ceux les mieux préservés de la pollution lumineuse en France. Ce soir-là, la voûte céleste est parfois traversée d’étoiles filantes qui ponctuent la veillée au coin du feu de façon idyllique.

Le lendemain, le retour à la gare est rieur et complice. Cette rapide aventure aura semblé bien plus longue, et laissera dans nos âmes une empreinte durable. L’équipe de Nomades Des Terres, elle, continue d’organiser différents temps forts pour finir l’été en beauté avec un séjour nomade au fil des écolieux.

A mon retour chez moi, préparer mon déjeuner à l’intérieur me paraît tout à coup saugrenu. Alors, j’embarque couteaux, économes, légumes et autres mets avec moi pour me rendre à un lac. En attendant une amie, je cuisine là où mes ancêtres le faisaient la plupart du temps : dehors.

Coucher de soleil au-dessus de la vallée de l’Alzou – Crédit : Erwan Leconte

 

Laurie Debove

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