D’expéditions au bout du monde à un tour de France, des passionnés de low-technologies ont décidé de partager leurs trouvailles grâce au Low-tech lab. Cette plateforme web permet à tous de consulter et d’enrichir des tutoriels, mais aussi de partager des inventions accessibles, durables et économes en termes de ressources et d’énergie.
Les low-technologies : être le plus performant avec le moins possible
Les low-technologies sont des systèmes qui répondent à des besoins élémentaires et ont un faible impact sur l’environnement car ils privilégient les matériaux de récupération et des fonctionnements peu énergivores. Sur la plateforme Low-tech lab, elles sont réparties en différentes catégories : alimentation, eau, énergie, habitat, hygiène, matériaux, outils, santé. On peut aussi bien y trouver le tutoriel de « Poelito », un poêle de masse semi-démontable, celui d’une éolienne construite à partir de moteurs d’imprimantes, ou plus simplement des méthodes de pasteurisation et fermentation d’aliments. L’objectif des low-technologies : être le plus performant avec le moins possible.
Crédit : Chaîne YouTube Low-tech Lab
Lancée il y a un an et demi, cette plateforme collaborative fonctionne de la même façon que Wikipedia : tout le monde peut soumettre des tutoriels ou contribuer à ceux déjà présents sur Low-tech Lab. L’équipe du site vérifie que les tutoriels proposés correspondent bien aux critères techniques des low-tech et sont compréhensibles pour le grand public.
« En matière de méthodologie et d’innovation, les low-tech réinterrogent d’abord les besoins d’un objet pour trouver le niveau de technologie le plus acceptable pour ce besoin. Si l’on prend exemple d’un frigo, son rôle est de conserver les aliments. Quand on voit des frigos capables de détecter si un yaourt va bientôt se périmer, on se rend compte que la quantité de ressources et d’énergie utilisée est démesurée par rapport à la fonction première de l’objet ». Amandine Garnier, Coordination/Développement du Low-tech lab
Une philosophie de vie
A contre-courant de la R&D centrée autour de procédés high-tech toujours plus complexes, les low-tech sont donc une façon de se réapproprier les manières de subvenir à nos besoins et prendre conscience des apports énergétiques nécessaires à notre confort. Véritable philosophie de vie, les low-tech prônent une forme de ralentissement.
Interrogée sur la question du recyclage de matières, à l’image des chauffe-eau solaires fabriqués avec de vieux frigos, Amandine nous répond qu’il s’agit d’être dans une démarche cohérente. « Acheter toutes les pièces neuves pour faire du DIY n’a pas toujours de sens, le but premier est d’allonger le cycle de vie de matériaux difficiles à fabriquer. » Les low-tech doivent apporter des solutions à des problématiques locales, en utilisant les ressources présentes sur place.
Dans cet esprit, le défi de Corentin à bord du catamaran « Le Nomade des Mers » est de vivre des solutions low-tech rencontrées lors de son périple. Les expériences de Corentin feront l’objet d’une série télévisée sur Arte. En France, un camion réaménagé en atelier itinérant est parti à la rencontre de 12 inventeurs ou initiatives locales incluant des low-technologies. Chaque invention trouvée est publiée sur le site et les réseaux sociaux en vidéo pour essaimer les bonnes pratiques.
L’équipe du Low-tech lab voit grand. A la fin de ce tour de France, ils veulent construire un habitat pilote qui regroupera toutes les low-tech rencontrées. Puis, ils espèrent construire un lieu, bien réel, qui deviendrait « la NASA des low-tech » en France.
En attendant, le projet fait déjà des émules. Des antennes locales ouvrent un peu partout : Grenoble, Lille, Paris, Maroc, Inde, Grèce… Les low-tech à la conquête du monde ?
Crédit photo : Gold Bengal
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