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L’Islande va mettre fin à la chasse aux baleines

Le rorqual commun est une espèce vulnérable selon l’Union internationale pour la conservation de la nature, situant le nombre de ses individus aux alentours de 100 000. Sa viande est exportée depuis 2013 par les baleiniers islandais au Japon, mais la demande n’a jamais augmenté et le marché reste stagnant.

Un peu de répit pour les baleines ! Après avoir été préservées des harpons islandais trois années de suite, de 2019 à 2021, les quotas de chasse devraient être définitivement supprimés à partir de 2024, faut de demande.

En 2019, 2020 et 2021, la chasse aux baleines avait été annulée à cause du covid-19 mais également parce que l’observation des baleines est graduellement devenue plus prisée par les touristes.

L’activité génère tous les ans 22 millions d’euros en Islande et s’élève à 2 milliard de dollars dans le monde entier. Plus de 350 000 personnes se rendent chaque année en Islande pour observer les cétacés, ce qui rend leur conservation plus importante économiquement que ce qu’entraîne leur chaire une fois qu’elles sont mortes.

Il semblerait qu’une des campagnes d’IFAW, « Meet Us Don’t Eat Us » pour informer les vacanciers de la réalité de la chasse à la baleine, ait eu un effet considérable sur les visiteurs. Quant aux Islandais, la dernière enquête d’IFAW montre que seulement 1% d’entre eux en consomment régulièrement.

Des touristes observent un petit rorqual en Islande. Crédit : IFAW

Le rorqual commun est une espèce vulnérable selon l’Union internationale pour la conservation de la nature, situant le nombre de ses individus aux alentours de 100 000. Sa viande est exportée depuis 2013 par les baleiniers islandais au Japon, mais la demande n’a jamais augmenté et le marché reste stagnant.

Surtout, le Japon a repris la chasse à la baleine en 2019 après trente ans d’inactivité, fermant un certain nombre de contrats aux islandais, qui étaient déjà en concurrence féroce avec les norvégiens. Les Japonais sont les plus grands consommateurs de baleines. D’après le quotidien Asahi Shimbun, la viande de baleine représente 0,1% de la consommation de viande des Japonais.

Un rorqual commun pêché en Islande en 2009. – Crédit : Dagur Brynjólfsson

C’est à cause de la disparition de cette manne financière que la ministre islandaise de la Pêche a annoncé, vendredi 4 février, que l’Islande compte mettre fin à la chasse à la baleine à partir de 2024.

Le gouvernement a choisi la date de 2024 tout simplement parce que c’est cette année-là que les quotas de pêche du pays insulaire prendront fin. Or, pour renouveler les permis de pêche, l’Islande devait prouver qu’il s’agissait d’une nécessité économique importante pour le pays.

En effet, la chasse commerciale à la baleine est interdite depuis 1986 par la Commission baleinière internationale (CBI). Si l’Islande maintient cette décision, seules la Norvège et le Japon seront encore des Etats chasseurs de baleines. Les tribus Inuits du Groenland, dont la survie en dépend, sont également autorisées à chasser ces cétacés pour se nourrir.

Piégeant 33 tonnes de CO2 tout au long de leur vie, les baleines jouent un rôle important face au réchauffement climatique : leur pouvoir d’absorption du carbone étant bien supérieur à celui d’un arbre, qui peut emprisonner seulement 20 kg de CO2 par an.

Lire aussi : Une baleine dans l’océan vaut des milliers d’arbres sur terre

Leurs matières fécales flottent à la surface et nourrissent les phytoplanctons, qui sont à l’origine de 50% de l’oxygène de la planète et absorbent environ 37 milliards de tonnes de CO2 par an.

Aider les populations de baleines à se rétablir en les protégeant est donc l’un des enjeux majeurs de notre époque, et les décisions prises en Islande sont une belle avancée qu’il faut espérer voir appliquée en 2024.

Maïté Debove

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