A gauche comme à droite, le simulacre de la soi-disant nouvelle composition du gouvernement, annoncé officiellement hier soir, avait provoqué un tollé. Le Premier ministre, Sébastien Lecornu, a remis sa démission à Emmanuel Macron, qui l'a acceptée, a annoncé l'Elysée lundi 6 octobre.
Même en interne, le jeu de chaises musicales des ministres, sans inclusion réelle des partis d’opposition, avait subi de fortes critiques. Tout juste reconduit au ministère de l’Intérieur, Bruno Retailleau avait dénoncé une « composition du gouvernement [qui] ne reflète pas la rupture promise ». Gabriel Attal, dirigeant du parti présidentiel Renaissance, avait déploré le « spectacle affligeant » donné par « l’ensemble » de la classe politique après l’annonce du nouveau gouvernement.
Ce sont maintenant trois premiers ministres qui ont été défaits en moins d’un an, après la démission de Sébastien Lecornu, Michel Barnier (5 décembre 2024) et François Bayrou (9 septembre 2025).
« Après la démission de Sébastien Lecornu, nous demandons l’examen immédiat de la motion déposée par 104 députés pour la destitution d’Emmanuel Macron », a réagi le chef de file des « insoumis », Jean-Luc Mélechon, sur X.
Le chef de file du PS Olivier Faure exige un nouveau débat parlementaire sur la réforme des retraites. En Bourse, l’indice CAC perd 0,6 % face au regain d’incertitude politique, alors que les autres grandes places européennes sont quasi stables.
« Cet éphémère gouvernement n’illustre qu’une chose : le macronisme plonge le pays une fois de plus dans le chaos », a jugé le porte-parole du PS, Arthur Delaporte, lundi matin.